Il y a quelques années, je me suis trouvé dans une petite ville de l’Italie du Sud le soir du 31 décembre. J’y ai assisté à une tradition étonnante : ce soir-là des gens balançaient par la fenêtre les vieilleries à jeter, meubles y compris. Sûrement une manière de vouloir commencer le nouvel an avec quelque chose de neuf. Au moment où nous ouvrons les portes à cette année nouvelle que le Seigneur met entre nos mains, j’ai envie de me demander quelles sont les vieilleries qui m’encombrent personnellement, ou qui encombrent nos familles, notre société, et dont il conviendrait de se défaire. Je pense aux vieilles habitudes qui ne se justifient plus, mais aussi aux préjugés et aux peurs qui nous paralysent et nous dessèchent ; aux soupçons et aux durcissements qui nous poussent à nous enfermer dans des carapaces, dans des murs qui nous isolent. Voilà pourquoi je me prends à rêver que la nouvelle année nous trouve en chantier pour préserver tout ce qui nous rend plus humains. En laissant l’amour prendre toute sa place dans nos vies, nous deviendrons les enfants bien-aimés du Père qui nous a créés à son image. Nous pourrons alors, comme nous le demande saint Paul, quitter le vieil homme pour revêtir l’homme nouveau rayonnant de la vie de Dieu. Je souhaite que la nouvelle année nous trouve nombreux et ardents sur le chemin de la vraie Vie. Alors, oui, bonne et belle Année Nouvelle !