Que ferons-nous de l’Homme ?
Le 1er janvier, notre vieille Europe, qui a connu tant de déchirements et de guerres atroces, a franchi un pas décisif vers la paix. Une monnaie unique s’est substituée aux pièces qui, pendant plus de dix siècles, avaient caractérisé chaque pays, créé leur richesse, défendu leur indépendance. La nouvelle unité est sans doute une étape exceptionnelle vers des valeurs communes et vers la paix. Nous nous en réjouissons, en gardant raison cependant, car, même à l’ère de l’euro, tout ce qui brille n’est pas forcément de l’or… Les 23, 24 et 25 novembre derniers, par exemple, nous étions près de 2 000 personnes à participer à la 76e Semaine sociale de France, à Issy-les-Moulineaux, près de Paris. Un nombre élevé de présences qui s’expliquait par l’actualité et la gravité du thème proposé : Biologie, médecine et société, avec, en sous-titre, cette interrogation : Que ferons-nous de l’homme ? Pendant trois jours, en effet, médecins, généticiens, moralistes, psychologues, philosophes et hommes politiques, nous ont expliqué les avancées en matière de bioéthique, en quoi elles peuvent servir – ou desservir – l’être humain, les énormes intérêts financiers en jeu, le devoir de rappeler qu’il n’est jamais permis de porter atteinte à la vie, fût-ce sous prétexte de compassion. Or, ces mêmes jours, la presse faisait état de la production d’un embryon humain, par les laboratoires américains de l’Advanced Cell Technologie (Act) du Massachusett, et c’est avec surprise – et avec peine ! – que nous avons lu certains commentaires qui, non seulement voyaient dans cette expérience la possibilité de rivaliser avec le Créateur, mais jetaient l’anathème sur tous ceux qui, au nom de la société, de la religion et de la morale, soulèveraient des objections ou émettraient des mises en garde. Nous nous sommes alors demandé : Où est l’homme dans tout cela ? Comment aider nos lecteurs, et d’autres, à évaluer, comme nous l'a appris la Semaine Sociale, les nouvelles découvertes en fonction de l’homme et de sa dignité ? Car c’est bien là, dans la droite ligne de Evangile, la mission de notre Messager. |