Présentation ou Purification ?
La fête inscrite le 2 février au calendrier liturgique est d’origine biblique, avec la conjonction de deux événements qui ont leurs racines dans la religion juive. C’est à la fois la “purification” de Marie et la “présentation” de Jésus. À voir de plus près.
Visiblement, l’évangéliste Luc (Lc 2) veut montrer que Jésus et sa famille ont été de bons juifs, très fidèles à observer les rites en vigueur dans la Loi de Moïse.
Selon le livre du Lévitique (Lev 12), la femme accouchée doit se montrer au prêtre dans le temple de Jérusalem afin qu’il la purifie par une absolution, moyennant l’offrande d’un sacrifice. En effet, la perte de sang est considérée comme une impureté légale. Par ailleurs, selon le livre de l’Exode (Ex 13), tout premier-né mâle qui ouvre le sein maternel appartient au Seigneur. Il doit être “racheté” par l’offrande d’un sacrifice.
Ces deux rites constituent le fondement biblique de cette double fête, appelée jadis “la purification de Marie” et aujourd’hui “la présentation du Seigneur”. Mais chez le peuple chrétien, on parle encore de la chandeleur, à savoir la fête des chandelles ou lumières. Non sans raison puisque le vieillard Syméon accueillit l’Enfant-Jésus au temple en bénissant Dieu et en le saluant comme « lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël » (Lc 2, 32).
On comprend que l’Évangile veuille situer Jésus, dès sa plus petite enfance, comme le sauveur de tous les hommes, juifs et païens.
La chandeleur, avec sa procession des lumignons, nous invite à ranimer notre foi en Jésus “lumière du monde” et à le suivre en vivant nous-mêmes comme des enfants de lumière.
La rencontre
Une ancienne tradition appelle aussi cette fête : “la rencontre”, en particulier les chrétiens orientaux. En effet le mystère de l’Incarnation a toujours été un motif d’émerveillement quant à l’échange qui s’y opère entre la nature humaine et la nature divine. Beaucoup d’antiennes des offices qui célèbrent l’Incarnation commencent par « Ô l’échange merveilleux ! ». Pour la Présentation, une antienne dit : « Le vieillard portait l’enfant, mais l’enfant était le maître du vieillard ». C’est la même idée qui s’y exprime. Siméon représente en fait la vieille humanité qui avait attendu sa rédemption et qui, recevant l’Enfant dans ses bras, rencontre enfin l’objet de son espérance. Les chrétiens d’Orient disent aussi que Siméon représente l’Ancien Testament et Jésus-Enfant le Nouveau Testament. Ainsi lors de la Présentation au Temple de Jérusalem, Dieu nous rappelle la continuité de son Alliance avec l’Humanité. C’est cette rencontre entre Dieu et l’humanité qui, produit pour le monde, une lumière incomparable
QUIZ
1. La chandeleur nous rappelle-t-elle ?
a. La circoncision de Jésus
b. La purification de Marie
c. La présentation de Jésus
2. La fête du 2 février a ses fondements :
a. Dans l’Ancien Testament
b. Dans les coutumes de la société
c. Dans la tradition de l’Église
3. La chandeleur fait allusion :
a. Aux crêpes
b. Au Christ, lumière du monde
c. À la nuit qu’il faut éclairer
Réponses : 1.c – 2.a – 3.b