« Pousses » de solidarité
Quand on parle de crise, comment ne pas remarquer l’enlisement dans la précarité qui conduit les personnes à une pauvreté toujours plus profonde, le chômage et l’incertitude face à l’avenir qui en résulte, le repliement dans la solitude et le délitement des liens sociaux, la montée de toutes sortes de peurs qui conduisent aux durcissements, aux exclusions, et qui, de toute façon, sécrètent incertitude, découragement et angoisse.
Ne pas vouloir en tenir compte ou essayer d’en détourner le regard serait irresponsable et, pour nous les croyants en Jésus Christ, cela revêtirait nécessairement une dimension de péché.
Mais le regard d’un croyant ne peut pas être un simple regard de constat ou de désolation. À la suite de Jésus, il nous faut savoir regarder avec amour fraternel et nous laisser ainsi interpeller en prenant part à tout effort pour combattre les destructions que la crise entraîne. C’est ainsi, par exemple, que le Messager de Saint Antoine nous invite chaque année à participer à la campagne de la Caritas Saint-Antoine, et vous êtes nombreux à y participer généreusement.
Mais encore, notre regard de croyant ne devrait-il pas nous donner la passion de déceler toutes les « pousses » porteuses de solidarité et de fraternité qui fourmillent au cœur même de cette crise ? De tout ce qui a déjà le goût du monde nouveau que nous osons appeler Royaume de Dieu ? Voilà un précieux témoignage de foi et d’espérance dont notre société a un besoin vital.