18 Septembre 2013

Où est ton frère ?

Dans notre monde soumis aux soubresauts d’une crise planétaire, il y a un maillon faible qui est toujours le premier à céder : le flot incessant des gens qui se trouvent jetés sur les routes du monde à la recherche de conditions de vie plus humaines. Qu’ils soient victimes de la violence qui les fait fuir ou tout simplement dans une situation de misère insupportable, tous ces migrants partent avec l’espoir de vivre plus dignement ailleurs. Leurs routes deviennent souvent tragiques et inhumaines, parsemées de milliers de morts. Et le bout du voyage se transforme la plupart du temps en misère et abandon.

Tout cela se passe sous nos yeux sans que cela semble nous choquer. Quelle est donc cette maladie maléfique qui embrume nos regards et endort nos consciences ?

Comment ne pas remercier notre pape François qui s’est rendu à Lampedusa le 8 juillet dernier dans un voyage « pénitentiel » pour réveiller nos consciences ? Sa parole est forte et s’adresse à chacun d’entre nous. « La culture du bien-être, qui nous amène à penser à nous-mêmes, nous rend insensibles aux cris des autres, nous fait vivre dans des bulles de savon, qui sont belles, mais qui ne sont rien ; elles sont l’illusion du futile, du provisoire qui porte à l’indifférence envers les autres, et même à la mondialisation de l’indifférence… Nous nous sommes habitués à la souffrance de l’autre, cela ne nous regarde pas, ne nous intéresse pas, ce n’est pas notre affaire ! » « Où est ton frère ?  Où est le sang de ton frère qui crie vers moi ? »

Comment se soustraire à la question lancinante, tirée de la Genèse, que le pape ne cesse de nous renvoyer ?

Updated on 06 Octobre 2016