Notre-Dame des sept douleurs
Au cœur du Jubilé de la Miséricorde, il est opportun de contempler la « compassion » de Marie pour les pécheurs que nous sommes, selon la prophétie de Siméon qui lui annonçait qu’elle aurait l’âme transpercée d’un glaive (Lc 2, 35). Le terme « compassion » vient du latin cum = avec et pati = souffrir. La dévotion à la Mère de Dieu partageant la douleur des hommes a pris naissance en Flandre au XVe siècle.
Les souffrances de Marie
Le nombre des souffrances qu’a traversées la Vierge désigne la totalité de ce qu’un être humain peut endurer, comme il y a les 7 jours de la semaine, les 7 couleurs de l’arc-en-ciel, les 7 notes de la gamme, les 7 dons de l’Esprit Saint. Ce sont successivement :
- la prophétie de Siméon mentionnée ci-dessus ;
- la fuite en Égypte avec la sainte famille ;
- la perte de Jésus au Temple, avant de le retrouver trois jours plus tard assis parmi les docteurs ;
- la montée au Calvaire avec les autres femmes ;
- le crucifiement et le coup de lance ;
- la descente de la croix, lorsque la mère prend son fils mort dans ses bras (ce que l’on appelle une pietà) ;
- la mise au tombeau préparé par Joseph d’Arimathie.
Un engendrement dans la douleur
Instituée au XVIIIe siècle par le pape Benoît XIII, qui la fixa au vendredi de la Passion précédant le dimanche des rameaux et la semaine sainte, la mémoire de Notre-Dame des 7 douleurs nous rappelle qu’après avoir mis au monde le Christ, vrai homme et vrai Dieu, Marie a communié à sa Passion et a ainsi engendré à travers ses souffrances le peuple de rachetés, sauvés par le Fils. En ce sens, la Vierge figure l’Église qui, par le baptême, enfante de nouveaux enfants du Père.
Notre chemin de croix
C’est donc à la suite de Marie que chaque vendredi, ainsi que le faisait saint Jean-Paul II, nous pouvons mettre nos pas dans ceux du Christ et vivre avec elle et avec lui les 14 stations du chemin de croix. La souffrance n’est pas à rechercher, mais si elle se présente à nous, après que nous avons tout fait pour l’écarter, elle nous ouvre à la miséricorde de Dieu qui, en Jésus Christ, nous a aimés jusqu’au bout pour nous libérer de la mort.