Mystère de la Foi
L’expression est familière à qui assiste à une messe ou la suit à la télévision :
nous acclamons le Seigneur qui, sous les apparences du pain et du vin,
vient de s’offrir pour nous sur nos autels. Cette même louange est au coeur du
Synode qui se tiendra à Rome du 2 au 23 de ce mois d’octobre. La somme de
travaux investis dans sa préparation – encycliques et exhortations de Jean-Paul
II, enquêtes, synthèse des réflexions des évêques du monde entier qui ont été
consultés, programme détaillé des sujets soumis à l’assemblée, présence de plus
de 200 évêques – sont à la mesure de la place, centrale, qu’occupe l’Eucharistie
dans la vie de l’Eglise et des chrétiens.
Et le Pape lui-même désire que ce soit une grande fête pour tous : pour les
croyants en Jésus Christ invités à suivre le Synode et à le vivre ; pour les noncroyants
aussi puisque le Christ qui se donne au monde dans sa mort et sa Résurrection
et chaque jour dans l’Eucharistie, est la source des actions que notre
monde doit entreprendre pour résoudre les problèmes de la faim et de la pauvreté.
On est surpris, en effet, de voir évoqué, tout au début du document de
travail, le “scandale de la faim ” : plus d’un milliard d’hommes, note le texte, vivent
dans la misère ; entre 1999 et 2001 il y a eu 842 millions de personnes sousalimentées
dans le monde, dont 798 dans les pays en voie de développement…
Le synode peut alors parler des “implications sociales de l’Eucharistie” et
affirmer : « La solution des problèmes, grands et petits, de l’humanité réside
dans l’amour, non pas l’amour faible et rhétorique, mais l’amour que le Christ
nous enseigne dans l’Eucharistie, l’amour qui est donné, diffusé, l’amour qui se
sacrifie » (n° 79).
Mais avant ces implications sociales, le synode se concentre surtout sur la manière
de célébrer le “Mystère de la foi”. Volontairement, il met en sourdine une
possible « synthèse systématique » sur l’Eucharistie pour projeter ses réflecteurs
sur les vérités qui « ont une influence sur la célébration du mystère », en souligner
la richesse, mentionner les erreurs et omissions, chercher des remèdes à
travers une catéchèse positive et éclairante.
S’ouvre ici un chapitre d’une grande “urgence” pour la célébration du dimanche
qui doit être empreinte de dignité et de respect de la part de ceux qui la célèbrent
et assidue de la part des fidèles. On peut comprendre, non sans peine, l’attitude
de ceux pour qui la messe du dimanche « ne dit plus rien » ; on comprend moins
celle des catholiques qui disent : « Je suis croyant mais pas pratiquant ».
On ne sera donc pas étonnées d’entendre des rappels « urgents » pour que le
dimanche soit une vraie fête, source de force et de joie.