Mondial : l’Eglise aussi
Vu de France, le Mondial est dans l’air : dans les matches préparatoires, à la télévision, à la radio, dans les journaux et les panneaux publicitaires, dans les conversations quotidiennes. Et dans l’Eglise aussi.
Ici-même, Mgr Jacques Noyer, président du Comité épiscopal du Tourisme et des Loisirs, avait rappelé que parmi les sportifs il y a des chrétiens, et que pour nombre d’entre eux, le lien entre leur foi et leur sport est réel (Le Messager, mars 1998, p. 5-6).
Aujourd’hui, à l’approche de l’événement, nous seulement nous évoquons le chef-d’œuvre qu’est le Stade de France, à Saint-Denis, aux portes de Paris, et ses implications humaines, psychologiques et sociales (voir p. 34 à 36), mais nous sommes en mesure de préciser le type de réflexion que les chrétiens sont invités à faire à cette occasion. Ainsi, le 4 décembre 1997, lors du tirage au sort de la coupe du monde, Mgr Bernard Panafieu, archevêque de Marseille, rappelait que le sport est une école d’endurance, de discipline et de courage... qui peut, hélas, être pourri par l’argent, le dopage, la violence... mais qui doit aussi faire vibrer la corde de l’amitié entre les peuples, du respect mutuel, de la joie de vivre la fête ensemble . Dans un entretien avec la Lettre d’information de la Conférence des évêques de France, un prêtre, qui est aussi arbitre, faisait remarquer que la grande majorité des visiteurs – 50 000 Italiens, 50 000 Espagnols, 50 000 Brésiliens, sont issus de pays de tradition catholique ; de ce fait, l’Eglise doit être présente pour accueillir et célébrer en plusieurs langues – la Messe de Nations est d’ailleurs prévue à la cathédrale Saint-Denis, le dimanche 12 juillet, jour de la Finale – ; pour faire se rencontrer les supporters de différentes religions et cultures : chrétiens de nos pays, bouddhistes de Corée, islamistes d’Arabie Saoudite et d’Iran ; pour réfléchir sur les valeurs du sport et sur ses dérives ; pour contribuer à l’unité des peuples et à la paix. Et dans sa prière d’arbitre, le même prêtre remercie Dieu pour cet après-midi passé où passion, récompense, respect, estime se rejoignent ; pour les rencontres humaines que tu aimais tant et qui sont les nôtres ; pour le don de la patience, de l’amitié et du partage donné par la ballon.
Le lien entre l’exercice du corps et sa valeur spirituelle n’a pas échappé à saint Antoine qui commente ainsi la consigne de saint Paul aux Corinthiens : les coureurs du stade courent tous, mais un seul gagne le prix. Courez donc de manière à remporter... la couronne impérissable de la vie éternelle (cf. 1 Co 9, 24-25).
Les courses du stade, ce sont les labeurs de ce monde, que nous devons accomplir dans l’unité de la foi, avec les pas de l’amour. Celui qui court ainsi recevra le prix, c’est-à-dire la couronne de la vie éternelle.