Marie, vierge et mère
La Parole de Dieu
L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu
dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
à une jeune fille, une vierge,
accordée en mariage à un homme
de la maison de David, appelé Joseph ;
et le nom de la Vierge était Marie…
L’ange entra chez elle et dit :
« Je te salue, Comblée de grâce,
Le Seigneur est avec toi…
Bénie es-tu entre les femmes.
(Lc 1, 26-28.42).
La Parole de saint Antoine
L’ange entra chez elle. Marie est à l’intérieur, occupée à lecture et à la contemplation. Elle est seule, dans la solitude, comme avait dit Osée (2, 14) : « Je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur ».
Ave, sans le triple malheur dont parle l’Apocalypse : Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre (Ap 8) ; sans la convoitise de la chair, sans la convoitise des yeux et sans l’orgueil de la vie, elle a été chaste, pauvre et humble.
Comblée de grâce, parce qu’elle a été la première femme qui a offert à Dieu le don de sa virginité. Pour cela elle a mérité de jouir de la vue et du colloque de l’ange et de donner au monde l’auteur de toutes grâces. Comblée de grâce : « L’arôme de tes parfums est plus que tous les baumes » (Ct 4). « Sur tes lèvres, la grâce est répandue » (Ps 44, 3).
Le Seigneur est avec toi : il t’a élevée, par un amour tout nouveau, aux réalités célestes et par le moyen de la nature humaine (de Jésus Christ), il t’a consacrée avec toute la plénitude de la divinité.
Tu es bénie entre les femmes. Est vraiment bénie, celle qui a attendu la bénédiction de tous. Vraiment bénie, car elle n’a été ni stérile ni impure, « féconde sans déshonneur, enceinte sans dommage, mère sans douleur » (saint Bernard). Sans pareille parmi les femmes, vierge et mère de Dieu.
Pour aller plus loin
Antoine poursuit sa méditation sur l’Annonciation de Marie. Comme dans la première (voir Le Messager, mars 2010), il concorde le récit de Luc 1, 26-38 avec des images empruntées à l’Écriture.
L’ange entra chez elle. Marie rencontre Dieu et l’ange, son messager, parce qu’elle vit le silence. Dieu, selon la parole du prophète, parle dans le silence et ce n’est que dans le silence, loin du bruit assourdissant du monde, que l’oreille du cœur perçoit la parole d’amour de Dieu.
Ave, Vae ! Jouant sur le procédé de l’allitération (déplacement de la consonne “v”), Antoine transforme en bénédiction la malédiction méritée par Ève, avec un passage par l’Apocalypse (8, 13). Libre du péché et de ses conséquences, Marie est chaste, pauvre et humble.
Comblée de grâce. Son privilège est unique : elle a pu donner à Dieu le don le plus précieux : sa virginité et c’est grâce à cette pureté de corps et d’esprit qu’elle a pu entendre la parole de l’ange et donner au monde Dieu, auteur de toutes grâces. Et les images les plus suggestives pour chanter cette beauté sont celles du parfum et de la beauté.
Le Seigneur est avec toi. Créature comme nous, Marie est élevée à la hauteur des réalités divines et à la plénitude de la divinité.
Tu es bénie entre les femmes. Être béni signifie jouir de toutes sortes de bonheurs. Marie a été à la fois mère et vierge, et selon la synthèse de saint Bernard, « féconde sans déshonneur, enceinte sans dommage, mère sans douleur ».
Sans pareille parmi les femmes, Marie est vierge et mère de Dieu.