Machu Picchu : l’âge d’or inca
Le 24 juillet 1911, après une longue marche dans la forêt tropicale péruvienne, l’explorateur américain Hiram Bingham découvre le sanctuaire Inca du Machu Picchu. Ses clichés font l’objet d’un numéro entier de National Geographic et la mystérieuse cité Inca devient célèbre dans le monde entier. L’exposition s’articule autour du Machu Picchu, l’un des plus grands symboles de l’architecture et de l’ingénierie Inca. Le parcours débute par une courte vidéo qui nous fait survoler puis plonger dans les ruines de la cité mystérieuse construite et abandonnée en moins de 100 ans. Elle rappelle également que le Pérou a été le berceau de plusieurs cultures : Chavín, Mochica, Nazca, Lambayeque et Chimu qui se sont succédées pendant 3 000 ans, jusqu’au développement fulgurant de l’empire Inca.
Une cosmogonie commune
Ces différentes cultures ont une perception du monde identique et leur religion repose sur une base commune : le monde des humains communique sans cesse avec le monde des dieux d’où viennent la pluie et le soleil, essentiels à ces sociétés agraires. Des échanges réciproques se font aussi avec le monde des ancêtres qui régénère la vie. Ce dialogue incessant entre les trois niveaux, humains, dieux et ancêtres, passe par l’intervention de chamanes, par des offrandes et des sacrifices pour lutter contre le chaos et ramener régulièrement l’ordre dans la société. Dès 1200 avant J.-C. apparaissent les représentations du jaguar, associé au pouvoir du monde terrestre, des oiseaux tels que les condors qui symbolisent l’action des dieux, et du serpent qui renvoie au monde souterrain et aux ancêtres. Ces animaux, dont on découvre des représentations en céramique, interviennent dans les mythes fondateurs des cultures andines.
Un voyage immersif
Ai Apaec, héros de la mythologie mochica, est le guide virtuel de cette exposition. Il affronte les défis imposés par la nature, transformant son apparence, guerroyant avec de nombreux animaux sacrés, voyageant dans le ciel sur le dos d’un oiseau, dans le monde souterrain et jusqu’au fond de l’océan, afin de découvrir l’ordre céleste et éternel du monde andin. Ai Apaec rend ainsi accessible la visite au plus grand nombre, y compris aux enfants.
Pour l’occasion 192 objets funéraires issus de tombes royales, dont de spectaculaires parures en or et en argent, sont arrivés du Pérou. On admire le savoir-faire des orfèvres face à la finesse des bijoux exposés. Le somptueux trousseau funéraire en or d’un empereur Chimu datant de la période impériale (1 300 apr. J.-C) est considéré comme unique au monde. Sur terre, les seigneurs de l’ancien Pérou personnifiaient le pouvoir divin. Enterrés avec leurs bijoux identitaires, ils devenaient de glorieux ancêtres et garantissaient sécurité et protection à la communauté.
Aux yeux des sociétés préhispaniques, leur valeur était symbolique, à la différence des Européens qui y ont vu des métaux précieux à valeur économique. Et leur avidité a précipité la fin de l’empire Inca. À méditer.