L'Esprit Saint
La Parole de Dieu
Tous, d’un même cœur,
étaient assidus à la prière,
avec quelques femmes,
dont Marie mère de Jésus…
Quand arriva la Pentecôte
(le cinquantième jour après Pâques),
ils se trouvaient réunis tous ensemble.
Soudain il vint du ciel un bruit
pareil à celui d’un violent coup de vent :
toute la maison où ils se tenaient en fut remplie […]
Alors ils furent tous remplis de l’Esprit Saint :
ils se mirent à parler en d’autres langues,
Et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit
(Ac 1, 14 ; 2, 1-4).
La Parole de saint Antoine
Tous furent remplis de l’Esprit Saint, et commencèrent à parler en d’autres langues…
Ils sont remplis de l’Esprit Saint, qui, seul, remplit l’âme que le monde entier ne peut combler. Ils ne reçoivent pas un autre Esprit, car ce qui est plein ne peut recevoir davantage. C’est pourquoi, il a été dit à la Vierge Marie : « Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre les femmes » (Lc 1, 28). Remarque que, entre les deux expressions : « pleine de grâce » et « tu es bénie entre les femmes », Luc dit : « Le Seigneur est avec toi », car le Seigneur lui-même conserve la grâce qu’il nous a donnée. Sans Dieu, nous ne pouvons pas garder ce que nous avons reçu. Nous sommes ses collaborateurs, et Il reste avec nous pour garder ce que lui seul a donné.
Le Seigneur avait dit encore à propos de la Pentecôte : « Le Paraclet, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jn 14, 26). C’est lui qui nous “enseignera”, et nous “rappellera” tout pour nous rendre capables de le vouloir et de le faire.
C’est pourquoi, nous chantons dans la messe de ce jour : « Viens, Saint-Esprit, pénètre le cœur de tes fidèles », pour qu’ils connaissent. « Qu-ils soient brûlés du feu de ton amour », pour mettre en œuvre ce qu’ils auront connu. Envoie donc ton Esprit et renouvelle la face de la terre.
Pour aller plus loin
Deux choses méritent, à notre avis, d’être soulignées dans ce commentaire d’Antoine : le rapprochement entre le don de l’Esprit aux apôtres, le matin de Pentecôte, et la salutation de l’ange, le jour de l’Annonciation ; le lien avec la liturgie du dimanche de la Pentecôte.
Ils furent remplis de l’Esprit Saint, disent les Actes des Apôtres… Salut, comblée de grâces, avait dit l’ange à Marie. Dans les deux cas, l’accent est mis sur la présence du Seigneur auprès des apôtres et de Marie pour l’accomplissement de leur mission : « Le Seigneur est avec toi »…
Il vous enseignera et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. D’ailleurs le livre des Actes avait déjà souligné la prière de Marie au milieu des apôtres au cénacle, dans l’attente de l’Esprit. Marie est « Mère de l’Eglise ».
Dans les deux cas aussi, Antoine tire deux applications : d’une part celui qui reçoit la plénitude des grâces de l’Esprit reçoit tout et ne peut recevoir de dons plus élevés et plus sublimes. D’autre part, la présence du Seigneur à nos côtés ne nous dispense pas de jouer notre propre rôle : nous sommes les collaborateurs de Dieu et Dieu ne fait rien sans nous dans l’œuvre de notre Salut.
Viens, Saint-Esprit. Reliant la réflexion théologique à la liturgie du jour, Antoine devient le témoin de la continuité de la prière de l’Eglise. La séquence que nous chantons aujourd’hui est la même qu’Antoine chantait il y a plus de huit siècles.