L'Esprit brûle et éclaire

14 Avril 2009 | par

LA PAROLE DE DIEU



Le Paraclet, l’Esprit Saint,

que le Père enverra en mon nom,

lui, vous enseignera tout

et vous rappellera tout ce que je vous ai dit…

(Jn 14, 26).



Un fleuve de feu coulait,

sortait de la face de l’Ancien des jours.

(Dn 7, 10).



L’Esprit Saint viendra sur toi,

et la puissance du Très-Haut

te prendra sous son ombre ;

C’est pourquoi l’être saint qui naîtra

sera appelé Fils de Dieu.

(Lc 1, 35)





LA PAROLE DE SAINT ANTOINE




L’Esprit Saint, dit Luc, viendra sur toi. Il est un feu qui ne brûle pas et qui éclaire.

Le feu s’élève au-dessus de toutes choses ; il est insaisissable, se communique à tout et ne perd pas sa force quand il se transmet. Ainsi l’Esprit Saint, égal au Père et au Fils, s’élève au-dessus de toutes choses ; il est insaisissable : tu ne sais pas d’où il vient ni où il va (Jn 3, 8) ; il enflamme les âmes et les rend capables d’enflammer les autres ; se communique à tous et demeure toujours égal à lui-même.



Un fleuve de feu et impétueux sortait de la face de l’ancien des jours.

Le fleuve est la grâce du Saint-Esprit. Ce fleuve est de feu. Qu’est-ce, en effet, l’Esprit Saint, sinon un feu divin ?

Le feu abaisse ce qui est élevé, réunit ce qui est divisé, éclaire les obscurités, pénètre tout, est toujours en mouvement, monte vers le haut et brûle ce dont il prend naissance.

Ces sept propriétés conviennent aux sept dons de l’Esprit Saint. Le don de crainte abaisse l’orgueil ; le don de piété réconcilie les cœurs divisés ; le don de science révèle les vérités cachées ; le don de force pénètre les cœurs endurcis ; le don de conseil les met en mouvement ; le don d’intelligence donne à l’homme de comprendre les réalités célestes ; le don de sagesse entraîne l’esprit dans lequel il prend naissance.

Aujourd’hui il a rendu les apôtres brûlants d’amour et éclairé le prochain par leur parole.



POUR ALLER PLUS LOIN



Ces deux passages, extraits des Sermons pour la fête de l’Annonciation de Marie et de la Pentecôte, ont en commun l’action de l’Esprit Saint en Marie et dans nos âmes, exprimée par le symbole du feu, symbole de l’amour.

Dans le premier sermon, Antoine énonce d’emblée une grande vérité de foi : « Qu’est-ce l’Esprit Saint au sein de la Trinité, sinon l’Amour du Père et du Fils ? » Et le feu, par sa force intérieure symbolise la richesse de l’Esprit : comme le feu, en effet, il demeure immuable en lui-même, insaisissable pour notre intelligence, mais non pour notre cœur, puisque après en avoir pris possession par sa grâce, il l’enflamme de son amour, comme les apôtres le matin de la Pentecôte, et l’entraîne, sans rien perdre de sa vigueur, vers les hauteurs de la sainteté et la vision de Dieu.

Mais il y a plus. Dans le Sermon pour la Pentecôte, c’est l’action elle-même du feu qui fournit à Antoine le symbole de l’action de l’Esprit dans l’Eglise et dans nos âmes, à travers ses sept dons. Comme le feu réduit la matière dans laquelle il prend, rassemble, éclaire, pénètre, se meut, monte et brûle, l’Esprit Saint par ses sept dons pénètre, éclaire, enflamme, transforme nos cœurs et les unit inséparablement à Dieu.

Ce fleuve de feu et aussi impétueux, précise Antoine : il symbolise alors les larmes de Marie-Madeleine qui ont lavé et détruit tous ses péchés : «  Ses nombreux péchés lui sont remis, parce qu’elle a beaucoup aimé » (Lc 7, 47).

 

Updated on 06 Octobre 2016