L'enfant de Bethléem
Noël est là. Avec son halo de fête et de lumières, avec les cadeaux, avec l’Enfant de nos crèches, avec le rêve d’une tendresse et d’un bonheur partagés. Voilà qui est beau et qui est touchant. Il est vrai aussi que cela suscite un espoir, malheureusement trop souvent destiné à s’estomper avec la fin de la trêve des confiseurs. Mais nous pressentons bien que Noël ne peut se réduire à ces rêves et à ces émotions passagères.
Quand saint Jean affirme que « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jn 1, 14), il parle du mystère inconcevable de l’incarnation : en la personne de Jésus, Dieu s’est fait homme de chair et de sang. C’est par Jésus de Nazareth, à travers son humanité, à travers sa chair et sa parole que Dieu a voulu se révéler à nous. Plus rien désormais ne peut séparer notre Dieu et notre humanité. Car Dieu est totalement pour nous et lié avec nous, c’est-à dire notre Emmanuel pour toujours. À cause de son incarnation en Jésus, nous n’irons plus l’imaginer ombrageux ou distant, quand ce n’est pas distributeur de malheurs et de châtiments, comme une idole capricieuse qui nous manipulerait, et qui se plairait à voir nos dos pliés.
L’honneur et la joie de notre Dieu, c’est de nous inviter au banquet de son amour et de sa miséricorde. Dans le don de l’Enfant de Bethléem, dans sa faiblesse désarmante, nous avons ainsi une fenêtre ouverte sur le cœur aimant de notre Dieu.
Quel Noël de joie si nous acceptons d’être emportés dans ce tourbillon d’amour !