L'échelle de Jacob

16 Février 2006 | par

La Parole de Dieu
Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et les emmène sur une très haute montagne » (Mt 17, 1).
« Jacob vit en songe une échelle, dressée, debout sur terre et son sommet touchait le ciel. Il vit également des anges de Dieu qui y montaient et en descendaient, et le Seigneur appuyé sur elle » (Gn 28 12-13).

La Parole de saint Antoine
La montagne, à cause de son hauteur, désigne l’excellence de la vie sainte. Mais, crois-moi, la montée est difficile, car la montagne est élevée. Veux-tu la gravir plus facilement ? Procure-toi l’échelle dont nous lisons et chantons l’histoire en ce dimanche : Jacob vit en songe une échelle…
Cette échelle comporte deux montants et six marches grâce auxquels la montée est possible. L’échelle désigne Jésus Christ ; les deux montants, sa nature divine et humaine ; les six marches : son humilité et sa pauvreté, sa sagesse et sa miséricorde, sa patience et son obéissance. L’échelle est dressée. Pourquoi ne montez-vous pas ? Pourquoi traînez-vous par terre avec vos mains et vos pieds ? Montez donc. Jacob vit les anges qui montaient et descendaient par cette échelle. Montez, anges, prélats de l’Eglise, fidèles de Jésus Christ ! Montez, dis-je, pour contemplez « combien le Seigneur est bon » (Ps 33, 9) ; descendez pour secourir et conseiller, car c’est de cela que le prochain a besoin.

Pour aller plus loin
Antoine, selon son habitude, commence son commentaire en rapprochant la citation de Matthieu à un autre passage de la Bible qui lui correspond par l’idée, par des expressions ou par des mots. En effet, dit-il, l’Ecriture s’explique par l’Ecriture, et l’Ecriture est la seule vraie science.
Ici, il est question de gravir la montagne de la sainteté, une montée ardue, difficile, qui nous est facilitée par la présence de l’échelle de Jacob dont parle précisément la Genèse : « La montée est difficile, car la montagne est élevée. Veux-tu la gravir plus facilement ? Procure-toi l’échelle dont parle l’histoire de ce dimanche. » 
L’auteur reprend alors le symbole de l’échelle, récurrent dans la réflexion spirituelle de l’époque, pour dire que, pour le chrétien, l’échelle, c’est Jésus Christ. Sa vie et son exemple forment le chemin par lequel nous pouvons gravir la montagne de la sainteté et parvenir à l’intimité avec Dieu.
L’application suit alors tout naturellement. Il adresse d’abord un vif reproche à ceux qui par crainte ou par paresse refusent de suivre le Christ. Par un appel pressant, il invite ensuite les chrétiens, et en particulier les religieux, à s’engager à sa suite jusqu’à la Passion et à la mort.
A toute époque, la connaissance et la contemplation de Dieu, amour et bonté, ont conduit les chrétiens à s’engager, à leur tour, au service de leurs frères. Les grands saints, Antoine lui-même, Thérèse d’Avila, Jean Bosco, Mère Teresa, en ont tiré les conséquences dans leur vie et leurs actions. Et nous, pourrons-nous y échapper ?

 

Updated on 06 Octobre 2016