Le Salut se trouve dans l’humilité
Saint Antoine commente la parabole du pharisien et du publicain (Lc 18, 10-15). Il souligne tout d’abord que le pharisien n’est pas pécheur par lui-même en ayant accompli des œuvres bonnes mais en se justifiant : « Le pharisien ne possédait pas cette humilité, et en se justifiant il s’est fait pécheur. »
Il parle même de « l’arrogance » du pharisien et il demande au Seigneur de graver dans nos cœurs « l’évangile de son humilité ». Dans la pensée d’Antoine, il y a une opposition nette entre l’humilité et la suffisance du pharisien.
En nous ouvrant au Salut, Antoine apporte une double assurance. En effet, grâce à l’humilité, le pardon peut être accordé plus facilement au pécheur qui se convertit. Mais, il découvre aussi l’assurance de la persévérance. Le pharisien s’enferme en lui-même par la satisfaction égoïste de ses bonnes œuvres. Il n’avance pas dans sa marche vers le Salut et la réception de la grâce du Christ. Car c’est dans l’humilité que nous pouvons « monter jusqu’au Temple de sa gloire ».
Et il y a davantage encore : une jouissance de partager la grâce de la résurrection où nous serons placés à la droite du Christ pour toujours en passant par une plongée dans la mort avec lui : « Le Christ s’est humilié jusqu’à la mort de la Croix et fut exalté par sa résurrection. » Dans notre vie, nous devons imiter le Christ, c’est-à-dire nous unir à lui dans son humilité et mourir avec lui en contemplant sa Passion et sa mort sur la Croix.
Enfin, Antoine parle de l’humilité comme d’un remède par lequel le Christ a guéri le genre humain. « On crée un remède de la terre lorsque, par la mortification du corps, on guérit les blessures de l’esprit. » Il parle d’un contrepoison fabriqué par un serpent, sorte d’antidote qu’il faut comprendre comme la mortification de la chair pour mieux vivre l’humilité du Christ.