Le pain
La parole de Dieu
Ne savez-vous pas qu'un peu de levain fait lever toute la pâte ? Purifiez-vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle, puisque vous êtes des azymes. Car notre pâque, le Christ, a été immolée.
Ainsi donc, célébrons la Fête, non pas avec du vieux levain, ni un levain de malice et de méchanceté, mais avec des azymes de pureté et de vérité. (1 Cor 5, 6-8).
La parole de saint Antoine
Le Christ, notre Pâque, a été immolé. D'après saint Augustin, le mot Pâque ne vient pas de Passion, mais de passage, parce que ce jour-là l'ange exterminateur est passé à travers l'Egypte ; ou parce que le Seigneur a libéré son peuple. Par le mot Pâque, les Hébreux préfiguraient l'Agneau qui, ce même jour, allait passer de ce monde au Père.
En mangeant, en cette solennité pascale, l'Agneau immolé pour la réconciliation du genre humain, nous passons, nous aussi, du vieux ferment que nous étions à la nouvelle pâte dans le Christ.
Le mot levain vient du latin fermentum, du verbe fervere qui signifie bouillir. Le ferment symbolise le désir des choses de la terre et l'appétit de la chair qui, lorsqu'ils commencent à bouillir, outrepassent toute mesure. Ainsi l'avare n'est jamais satisfait de l'argent qu'il amasse, ni le luxurieux des plaisirs de la chair.
Purifiez-vous donc du vieux levain. Que pendant toute la durée de notre vie, on ne trouve plus dans nos maisons, dans nos cœurs, du levain qui fasse fermenter les passions du monde et de la chair, le levain de la perversité et du vice, mais uniquement le pain non fermenté de la sincérité vis-à-vis de nous-mêmes et de la vérité par rapport à Dieu et au prochain.
Pour aller plus loin
La tradition juive connaît les rites que l'on doit célébrer durant la semaine qui précède la Pâque : les femmes nettoient à fond leur maison et cherchent avec soin, même entre les fissures du parquet, la moindre trace de levain. Tout est brûlé, afin d'entrer dans le temps pascal libre de toute trace de nourriture fermentée, symbole de l'esclavage, des tendances vers le mal et de la violence. Avec la fête de Pâques commence un temps libéré par le Seigneur de toute oppression et de toute malice ; afin que chaque personne puisse passer à une existence nouvelle, en mangeant le pain azyme (non fermenté), symbole de vie nouvelle.
Nous aussi, chrétiens, nous faisons nos nettoyages de Pâques, par le sacrement de pénitence et nous accueillons du Seigneur le don de la libération du levain de la violence présente dans notre cœur et du mal qui blesse nos relations. A Pâques donc, nous célébrons non seulement le passage du Christ de la mort à la vie, mais aussi notre passage d'une vie encore marquée par la mort à une existence de ressuscités.
Le Christ s'offre à nous comme un vrai pain non fermenté, afin que nous puissions devenir de plus en plus comme lui. A la table de l'Eucharistie, en effet, il nous offre le pain du pardon afin de nous réconcilier entre nous et avec le Père ; le pain de la Parole, afin d'éclairer nos choix ; le pain de son corps, pour nous soutenir le long du chemin, dans l'attente de la libération définitive.