Le grand monde de Andy Warhol

17 Mars 2009 | par

Si vous voulez tout savoir sur Andy Warhol, contentez-vous de regarder la surface de mes peintures, de mes films, de moi. Me voilà. Il n’y a rien dessous.  C’est en tout cas, ce qu’affirmait l’artiste. Alors, selon ses dires, avec cette exposition, c’est sûr, nous allons tout savoir !

Au début des années 1960, Warhol était un illustrateur publicitaire reconnu. Par contre, son travail artistique restait ignoré malgré ses tentatives d’expositions. Plutôt que de continuer à opposer commercial et artistique, il décide de les réunir. Il réalise alors ses premiers tableaux à partir de comics, Popeye, Dick Tracy... mais ce thème est déjà pris par le peintre Roy Lichtenstein. Warhol veut trouver sa propre image de fabrique. Ses amis lui suggèrent de peindre ce qu’il adore par-dessus tout. C’est ainsi qu’il se met à représenter les fameuses conserves Campbell’s Soup et les bouteilles de coca-cola. Il détourne bientôt les grands mythes américains, le culte de l’argent, Two Dollar Bills, 1962 et des stars, Marilyn, 1964, la consommation effrénée, Brillo Box, 1964 et la fascination pour la violence, Electric Chair, 1967. Il devient très vite l’une des principales icônes du pop art.



Le portraitiste

Andy Warhol peint les célèbres portraits de Marilyn Monroe juste après sa disparition en 1962. Puis viennent ceux de Liz Taylor et Elvis Presley. A partir de 1967 et jusqu’à sa mort en 1987, il réalise, sur commande, les portraits de dizaines de personnalités diverses, célèbres ou inconnues. Il a remis ainsi à l’honneur un genre négligé, en y appliquant de nouveaux codes.

Au début des années 70, il met au point un processus systématique: maquillage et prise de vue de ses modèles au polaroïd Big Shot dont certaines sont présentées dans l’exposition, choix des clichés, peinture et transposition sérigraphique. Les séances se passent le plus souvent dans son atelier connu sous le nom de Factory. L’exposition en propose plus d’une centaine: Marilyn et Elvis Presley bien sûr mais aussi Jackie Kennedy, Mao, Giovanni Agnelli ou le Shah d’Iran.

Tout au long de sa carrière, l’autoportrait lui a permis de méditer, de concevoir et d’affiner son approche du visage humain et d’élaborer, à partir de sa propre apparence, des codes qui se retrouveront dans les portraits de ses contemporains. Les mises en scène successives de l’artiste, caricaturale en 1948, amusée en 1964, hantée en 1986, montrent comment son art du portrait fonctionne à la fois comme un miroir de la vanité la plus triviale et comme un questionnement existentiel. De fait, avec ses nombreuses photographies, vidéos et films, l’œuvre de Andy Warhol va bien au delà de la peinture et sérigraphies en séries. Il y traite de thèmes profonds et récurrents comme l’éphémère de la beauté, la fuite du temps et la mort.

L’artiste est mort en 1987 d’une crise cardiaque, à la suite d’une intervention banale de la vésicule biliaire à l’hôpital de New York. Il avait 58 ans.



INFOS : Galeries Nationales du Grand Palais, jusqu’au 13 juillet.

3, av. du Général Eisenhower

75008 Paris.

Tél. : +33-(0)1-44 13 17 17




AUTRES EXPOSITIONS




Ens Infinitum : à l’école de saint François d’Assise

Cette exposition est l’occasion de mettre en valeur l’exceptionnel fonds franciscain conservé à la bibliothèque universitaire et de diffuser la pensée franciscaine auprès d’un large public. Les visiteurs y découvriront le patrimoine architectural des Cordeliers en Alsace. La présence de l’Ordre y remonte probablement à 1222 avec la fondation d’un couvent à Haguenau. En 1233 fut créé la première custodie d’Alsace. Les Franciscains rencontrèrent un vrai écho dans la région mais leur présence fut aussi agitée surtout avec la Réforme. En 1566, seul le couvent d’Alspach était encore occupé et le franciscanisme ne subsistait que grâce à quelques moniales dans la vallée des Vosges. Le mouvement ne reprit de la vigueur qu’à partir de l’arrivée des Capucins à Ensisheim en 1603, et dans la région pendant la première moitié du XVIIe siècle. Cette exposition, c’est aussi l’opportunité de découvrir trois tableaux de Maurice Denis, Le Christ et Frère Jean dans la forêt de l’Alverne, la Montée à l’Alverne, où saint François fut assailli par les démons, et Saint François bénissant Assise jamais présentés au public jusqu’ici.

Bibliothèque nationale et universitaire, jusqu’au 30 avril. Entrée libre.

6, place de la République - 68000 Strasbourg. Tél. +33-(0)3-88 25 28 00



Updated on 06 Octobre 2016