Le fils de François
La Parole de Dieu
Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange :
ce que tu as caché aux sages et aux savants,
tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté.
Tout m’a été confié par mon Père ;
personne ne connaît le Fils, sinon le Père,
et personne ne connaît le Père, sinon le Fils,
et celui à qui le Fils veut le révéler.
Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau
et moi, je vous procurerai du repos.
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur…
Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger.
(Mt 11, 28-30)
La Parole de Saint Antoine
Le secret du Père. Le Fils connaît le Père par lui-même, nous, à travers le Fils. C’est pourquoi, Jésus dit : « Nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père, et nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils »...
Jésus donne le repos. Ceux qui peinent sous le fardeau sont ceux qui aiment ce monde qui passe, c’est-à-dire l’orgueilleux, l’avare, le coléreux, le gourmand et le luxurieux que tout au long du jour, le Seigneur appelle en disant : « Venez à moi, vous tous qui peinez », mais qui ne veulent pas venir. Jésus donne le repos parce qu’il est la miséricorde même et parce qu’il laisse partir dans sa paix le serviteur qui l’a servi fidèlement et a peiné pendant toute sa vie.
L’humilité, bonne nouvelle du Christ. L’humilité est une étoile qui éclaire la nuit, conduit au port et montre Dieu le Roi des rois qui dit : « Devenez mes disciples… Celui à qui cette étoile fait défaut est aveugle ; son navire est brisé par la tempête et lui-même est englouti dans les flots. Ceux que la splendeur de cette étoile illumine sont les pénitents et les pauvres, éclairés par l’humilité : ils marchent en sécurité sur la voie étroite de la pauvreté et de l’obéissance ; ils avancent à pied sec au milieu de la mer de ce monde, comme les enfants d’Israël dans la mer Rouge, protégés de la droite de l’orgueil et de la gauche de la tentation. »
L’Evangile que le Christ nous a laissée, c’est l’humilité : … je suis doux et humble de cœur. Là où il y a l’humilité, il y a stabilité et Salut. Celui qui possède l’humilité se sauve et c’est par l’humilité que l’on parvient à la gloire.
Pour aller plus loin
On a souvent écrit qu’Antoine de Padoue n’a pas connu François d’Assise, parce que dans ses Sermons il ne le nomme jamais ni ne cite expressément sa vie et ses paroles. Mais François l’aurait-il chargé d’enseigner la théologie aux Frères s’il n’avait pas trouvé en lui le modèle du véritable Frère ? Aussi, par de brefs passages, Antoine commente-t-il l’évangile de sa fête.
Antoine définit le sens des paroles de Jésus : « Venez à moi, vous tous qui peinez… » Le repos promis ne vient pas des biens du monde qui passe, mais de la proximité avec Jésus. C’est le bonheur des pauvres et des petits, ouverts à sa parole, vrais sages, qui mettent en lui leur confiance.
Pour Antoine comme pour François, le vrai disciple de Jésus se met à l’école de son humilité : « Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur. »
Antoine multiplie les images pour souligner la valeur de l’humilité. Elle est l’étoile qui éclaire la route et conduit au port ; la lumière qui fait marcher en toute sécurité ; la voie, étroite mais droite, qui fait avancer, tandis que riches, avares et luxurieux s’égarent sur des voies spacieuses mais pleines d’obstacles.
Elle est la mer dont les eaux, comme pour les Hébreux, forment des mûrs qui défendent et protègent.
Elle est le véritable Evangile du Christ, car c’est par elle que l’on parvient au Salut et à la gloire.