Le blanc et la pureté
Une couverture qui annonce le mois du blanc, une cigogne toute blanche qui symbolise le don de soi, du linge qui éblouit une maison entière : voilà de quoi être séduits par une couleur, qui en soi n’en est pas une, mais qui évoque la clarté, la propreté, la blancheur immaculée, elles-mêmes symboles de pureté intérieure. Mais que signifie, pour nous aujourd’hui, le mot pureté ?
Jadis synonyme d’intégrité physique, il pourrait, encore, désigner le respect que nous portons à nous-mêmes et aux autres. Mais son sens doit être élargi, d’après les dictionnaires, à ceux d’honnêteté, de sincérité, de respect de la vérité.
Je pense, par exemple, à la manière dont nos familles et nos enfants ont vécu la fête de Noël, encore toute fraîche dans nos souvenirs ou, deux mois auparavant, celle de la Toussaint. Il n’échappe à personne que leur sens est essentiellement religieux, l’une célébrant la venue du Fils de Dieu dans notre monde, l’autre, la foule de témoins qui l’ont suivi dans sa générosité et dans sa sincérité, lui qui a dit: «Que votre parole soit oui, oui ; non, non ; le surplus vient du Mauvais» (Mt 5, 37).
Or, vous qui, comme moi, avez vu parents et enfants remplir les magasins et choisir des cadeaux, y avez-vous trouvé les traces du Noël chrétien ? Les enfants ont été heureux de recevoir, mais leur avons-nous appris à partager leur bonheur avec d’autres enfants, pauvres, sans famille, maltraités, en tous cas moins fortunés qu’eux ? Aujourd’hui, la société officielle ignore les signes religieux, qui pourtant ont façonné notre art, notre culture et notre progrès moral, mais est-ce une raison pour occulter la vérité au sujet de Noël et de trahir ainsi l’histoire elle-même ?
Etre honnêtes et sincères, purs, comme le rappelle le blanc, n’est-ce pas aussi et avant tout respecter le sens d’une fête, voire des événements qui ont changé le monde ?