L'Assomption
La Parole de Dieu
« Tous ensemble, réjouissons-nous dans le Seigneur, célébrons ce jour de fête en l’honneur de la Vierge Marie. Les anges se réjouissent avec nous de cette fête : ils glorifient le Fils de Dieu. »
(Fête de l’Assomption de Marie, chant d’entrée).
« La reine Esther apparut très avenante, d’une incroyable beauté, gracieuse aux yeux de tous et aimable. Elle fut conduite au roi Assuérus ; le roi la préféra à toutes les autres femmes et posa le diadème royal sur sa tête. »
(Est 2,15-16.17).
La Parole de saint Antoine
Jésus Christ orna notre Esther, la Vierge Marie d’autant plus richement qu’elle ne chercha jamais les parures des femmes, se confia entièrement à sa volonté qui l’a ornée des plus beaux trésors et exaltée au-dessus des anges.
Notre Esther fut très avenante lors de la salutation de l’ange, d’une incroyable beauté lors de l’intervention de l’Esprit Saint, gracieuse aux yeux de tous dans la conception du Fils de Dieu. Après qu’elle l’eut conçu, son visage brillait de la grâce d’un tel éclat que Joseph lui-même ne pouvait y fixer ses yeux. Comment pouvait-il fixer les yeux sur le visage de la Vierge, resplendissante des rayons du vrai soleil qu’elle portait dans son sein ? Elle est aussi aimable pour le monde entier, car elle a mérité de recevoir le Sauveur de tous.
Notre glorieuse Esther a été conduite aujourd’hui, par les mains des anges à la chambre nuptiale du ciel, dans laquelle le Roi des rois siège sur un trône étoilé…
O dignité inestimable de Marie ! O Sublimité indicible de la grâce ! O profondeur insondable de miséricorde ! A quel ange ou à quel homme fut jamais accordée une telle grâce ou une miséricorde si grande ? Ce serait une grande faveur et une grande dignité pour une pauvre femme d’avoir un fils avec un Empereur. Marie a eu un fils avec Dieu le Père, c’est pourquoi, elle a mérité d’être, aujourd’hui, couronnée au ciel.
Et il posa le diadème royal sur sa tête. Son Fils a couronné aujourd’hui sa Mère avec le diadème de la gloire céleste.
(Sermon pour l’Assomption de Marie)
Pour aller plus loin
Témoin, au XIIIe s., de la tradition de l’Eglise en l’Assomption de Marie, saint Antoine lui a consacré un de ses plus beaux sermons. Sa foi est celle d’un enfant qui n’a cesse de louer les qualités de sa propre mère. C’est la foi du croyant qui voit en Marie la femme choisie par Dieu, ornée par lui des plus belles vertus, préparée pour être la demeure du Fils de Dieu, objet d’admiration des anges et des hommes.
Parmi les figures féminines de l’Ancien Testament, c’est la reine Esther qui lui sert de modèle. Elle s’était parée de ses plus beaux atours, pour toucher le cœur du roi Assuérus et obtenir la libération de son peuple, menacée de mort.
Mais Marie la surpasse, car sa beauté n’est pas dans son aspect physique, extérieur : elle ressort du choix que Dieu a fait d’elle pour réaliser les plus beaux moments du Salut de l’humanité. Elle est avenante dans l’Annonciation ; d’une incroyable beauté sous l’action de l’Esprit Saint ; gracieuse à la Naissance du Fils de Dieu ; elle sera, hélas douloureuse aux pieds de la Croix ; aimable pour le monde entier, parce qu’elle a reçu et donné le Sauveur de tous.
Devant tant de merveilles, le cœur d’Antoine déborde de dévotion et d’amour filial, et laisse éclater sa joie par le chant de louange de toute l’Eglise : Réjouissons-nous tous dans le Seigneur… et une prière…