L'arbre reverdit
Je ne crois plus, mais ne renie pas ce que la foi m’a donné...
L’homme, dit saint Antoine, est comme un arbre… Même coupé, dès qu’il fleure l’eau, il reverdit et se fait une nouvelle ramure… Ou comme la vigne qui pour déployer ses sarments, s’accroche à des palissages ou à d’autres arbres. Il en est souvent ainsi, en effet, de notre vie et de notre foi. « J’étais seule et isolée, quasi désespérée, écrit une lectrice, mais le Seigneur, et saint Antoine, m’ont accordé la grâce de rencontrer d’autres personnes : j’ai retrouvé confiance en moi-même et ma vie a changé. » Nous connaissons tous des enfants, des jeunes, des adultes, qui n’ont pas reçu le baptême, et qui, à l’occasion d’une rencontre, d’un événement, d’une JMJ, redécouvrent le Seigneur et demandent le baptême. L’arbre de la foi semble chancelant vis-à-vis de l’Eglise dont on ne partage pas l’enseignement ; coupé, au nom de la liberté de penser ou de mœurs que nos contemporains revendiquent par rapport à toute forme d’autorité extérieure, mais les racines sont plus profondes qu’on ne le croit. Elles demeurent vivantes. Elles peuvent être alimentées par Dieu, par un coup de foudre de la grâce, comme dans le cas des grands convertis, mais aussi par des moyens plus quotidiens. Elles restent, malgré tout, rattachées au tronc qu’elles continuent de nourrir ; il suffit d’un courant favorable, d’un témoignage fort, d’une soif de Dieu encore inassouvie et toujours en recherche, pour qu’elles reprennent vie.
Et l’arbre se fait une nouvelle ramure. Non seulement il garde comme un bien précieux ce que la foi lui a donné, mais aime la transmettre aux autres comme une vraie richesse. Je désire que mon fils soit baptisé, qu’il suive son catéchisme… Je continue à me dévouer pour les autres… Sa conscience est suffisamment honnête pour respecter ce Dieu qu’il a connu ; il se refuse de suivre les exemples, hélas encore nombreux, de révolte, de mépris, voire de rancune ou de haine.
Juillet et août sont des mois de vacances, des occasions de randonnées, de fêtes, de rassemblements, en un mot, de rencontres dont les influences sont souvent bénéfiques. Saint Antoine a su extraire de la nature qu’il admirait et qu’il aimait, de précieuses leçons pour la vie quotidienne et pour la foi.
N’ayons pas peur d’accrocher les sarments de notre vigne aux conseils, aux témoignages, aux exemples des autres. Ne refusons pas les courants d’eau qui peuvent faire reverdir notre foi et soyons, à notre tour, de bons tuteurs, des sources vivifiantes pour la foi des autres.
Au nom et à l’exemple de saint Antoine.