L'arbre de Noël
Contrairement à ce que nous pourrions penser, l’arbre de Noël – qui ne doit pas nécessairement être un sapin ! – ne provient pas de coutumes germaniques païennes, mais il s’enracine – si j’ose dire pour un sapin coupé ! – dans une double tradition chrétienne : la vie plus forte que tout et la lumière triomphant des ténèbres.
A partir du XIe siècle se jouaient sur les porches des cathédrales des pièces de théâtre intitulées “mystères”, dont le but consistait à la fois à divertir et à édifier les “gens simples”.
L’arbre du Paradis
Parmi les sujets traités, notamment durant le temps de l’Avent, celui de l’épisode de la création du premier couple en Eden, de leur faute originelle et de la première promesse d’un Sauveur, dont la naissance allait bientôt être célébrée, suscitait une ferveur particulière. Dans ce “jeu scénique”, le Paradis se voyait représenté par un arbre, verdoyant malgré les rigueurs de l’hiver et chargé de fruits abondants.
Après la disparition des “mystères”, l’habitude d’installer durant les célébrations de Noël un arbre à la frondaison vivace défiant le froid de la saison et le sommeil de la nature demeura, comme celle d’y installer des fruits dont nos « boules de Noël » sont les héritières. On pourrait imaginer suspendre au sapin des oranges – un des cadeaux des Noëls d’autrefois -, des ananas ou des mangues… que l’on dégusterait au dessert du repas suivant la messe de minuit ou programmé le 25 décembre, jour de la Nativité.
Cette coutume de placer un sapin à domicile ou à l’église poursuit d’ailleurs la belle tradition biblique de l’arbre de vie, figurant soit le cosmos, soit l’existence humaine devant Dieu : le Psaume 1 décrit le « juste » comme un arbre planté au bord du ruisseau dont jamais le feuillage ne flétrit ; l’arbre généalogique de Jessé, père de David, aboutit à son ultime descendant, Jésus le Christ ; et dans le ciel de l’Apocalypse, l’humanité sauvée se rassemblera autour d’une jubilation de végétaux capables de porter du fruit douze fois par an.
Les illuminations du sapin
C’est en fait au XVIe siècle en Alsace qu’apparaît le sapin de Noël proprement dit, et, au siècle suivant, la pratique de l’illuminer de bougies. Lorsqu’en 1912, la ville de Boston eut l’idée de décorer sa place centrale d’arbres lumineux, l’habitude se répandit partout en terres chrétiennes, ces lumières symbolisant le Christ, astre nouveau qui vient nous visiter et dont l’étoile conduit les “mages” de tous les temps. La naissance de Jésus transperce les ténèbres du monde et inaugure le jour nouveau.
QUIZ
1. Quelle est l’origine de l’arbre de Noël ?
a. Une coutume païenne germanique
b. Les mystères du Moyen Age racontant la création
c. Une trouvaille commerciale des Etats-Unis
2. Dans quelle région la tradition du sapin de Noël a-t-elle fait son apparition ?
a. En Alsace
b. En Suisse Romande
c. En Flandre
3. Combien de fois les arbres du Paradis céleste donneront-ils du fruit « par année » ?
a. 3 fois
b. 7 fois
c. 12 fois
Réponses : 1.b – 2.a – 3c