L'amour

L’amour, sous la forme du don et du partage, parcourt tout entier ce mois de mars et ce temps de Carême. Le Pape a mis ce sujet au programme de sa première encyclique, et de son pontificat. Et les campagnes de Carême que nous allons vivre nous offrent l’occasion de mettre en pratique cet amour par l’aide matérielle et morale à ceux qui souffrent la faim, la pauvreté, la maladie et la solitude. Plusieurs articles dans ce numéro vous y invitent.
En lisant l’encyclique Dieu est amour, par-delà l’enseignement riche et concret qu’elle contient, deux coïncidences m’ont particulièrement frappé : la première avec le langage de notre saint Antoine ; la seconde, avec un thème très actuel dans notre société.
Il y a un lien indissociable entre l’amour chrétien et la foi, dit le Pape, et l’image à laquelle il recourt pour traduire cela, c’est l’échelle de Jacob. Il y un va-et-vient incessant entre le héros qui monte vers Dieu et cherche en lui sa plénitude, et l’agapé qui descend vers les hommes pour leur transmettre cette plénitude sous forme de don et de partage. Pour sa part notre saint Antoine, se référant à ce même symbole écrit : « L’échelle est dressée. Montez, anges, prélats de l’Eglise, fidèles de Jésus Christ ! Montez, dis-je, pour contempler combien le Seigneur est bon ; descendez pour secourir et conseiller, car c’est de cela que le prochain a besoin. » Heureuse coïncidence, vraiment, qui rend à la parole de saint Antoine sa brûlante actualité.
La deuxième coïncidence, étroitement liée, elle aussi, au problème de l’amour, concerne la famille et le mariage. « Le mariage fondé sur un amour exclusif et définitif, écrit le Pape, devient l’icône de la relation de Dieu avec son peuple et réciproquement : la façon dont Dieu aime devient la mesure de l’amour humain » (n° 11). Ma pensée court alors instinctivement vers la “pétition”, lancée par les Associations Familiales Catholiques, qui demande aux pouvoirs publics d’inscrire dans le Code Civil la définition du mariage qui le distingue des autres formes d’union et de couple. Cette définition, la voici : « Le mariage est l’union librement consentie d’un homme et d’une femme, reposant sur leur engagement public et solennel pris devant la société… Le mariage inscrit le couple dans l’alliance et la parenté et donne à l’enfant une filiation indivisible. »
Unir notre voix à celle qui rappelle le caractère sacré du mariage est un devoir qui s’impose à nous, au nom de la foi, mais aussi du bonheur de la famille et de l’avenir des enfants.