La vocation de la femme

17 Avril 2014 | par

Alors que la France a été récemment secouée par de vifs débats sur l’altérité sexuelle, rares sont les lieux qui proposent une réflexion positive sur l’identité profonde de l’homme et de la femme. Alors que nous fêterons les mères le 25 mai, le Messager de Saint Antoine se penche sur la question de l’identité féminine. Qu’en dit l’Église ?



« Homme et femme, il les créa » (Gn 1, 27). Depuis la Genèse, et jusqu’aux débats de société récents, l’Église s’est montrée claire : le genre humain est divisé en deux sexes, chacun desquels « est, avec une égale dignité, quoique de façon différente, image de la puissance et de la tendresse de Dieu. »1 Or parmi nos contemporains, « cette égalité est cependant souvent synonyme d’un égalitarisme tendant à niveler une différence entre hommes et femmes »2. Ce qui a notamment donné lieu à une revendication féministe exagérée, tendant non pas à promouvoir un juste respect de la femme, mais à gommer sa spécificité par rapport à l’homme, et, ainsi mal orientée, a finalement conduit à son mépris. « Notre société est en plein désarroi sur la question de l’identité féminine », affirmait le frère Samuel Rouvillois, frère de Saint-Jean et docteur en philosophie, lors d’une conférence donnée en 2012. Mais alors, au-delà des stéréotypes battus en brèche à juste titre, quelle est, profondément, la vocation de la femme ?

Les réponses sont nombreuses, même si, pour le pape François, « on doit expliciter davantage [le charisme féminin]. Je crois que nous n’avons pas encore fait une profonde théologie de la femme, dans l’Église », a-t-il affirmé dans l’avion qui le menait aux JMJ de Rio.

« Sentinelles de l’invisible », cette expression de Jean-Paul II à Lourdes3 est restée célèbre. Pour lui, comme pour tous les commentateurs chrétiens, si la femme a une identité propre, c’est d’abord sur le plan spirituel : « En apparaissant dans la grotte, Marie a confié son message à une fille, comme pour souligner la mission particulière qui revient à la femme, à notre époque tentée par le matérialisme et par la sécularisation : être témoin dans la société actuelle des valeurs essentielles qui ne peuvent se percevoir qu’avec les yeux du cœur », expliquait-il alors.

Le pape François est revenu sur cette disposition spéciale des femmes au témoignage de la foi: « Les premiers témoins de la Résurrection sont des femmes, affirme-t-il4. C’est un peu la mission des mères, des femmes ! Rendre témoignage aux enfants, aux petits-enfants, que Jésus est vivant, il est le vivant, il est le ressuscité. Mères et femmes, allez de l’avant avec ce témoignage ! Les apôtres et les disciples ont plus de difficultés à croire. Les femmes non. Dans notre chemin de foi aussi, il est important de savoir et de sentir que Dieu nous aime, de ne pas avoir peur de l’aimer : la foi se professe avec la bouche et avec le cœur, avec la parole et avec l’amour ».

Sur le plan humain, la femme est dotée d’une particulière « capacité de l’autre », selon les termes de Joseph Ratzinger : capable physiquement de donner la vie, « la femme garde l’intuition profonde que le meilleur de sa vie est fait d’activités ordonnées à l’éveil de l’autre, à sa croissance, à sa protection »5. Un accent mis aussi par la poètesse et romancière allemande Gertrud Von le Fort, l’une des plus grandes théoriciennes chrétiennes de la vocation féminine : « Le mystère de la femme, c’est la puissance d’offrande du monde », écrivit-elle en 19466.

Pour le cardinal Ratzinger, cette faculté propre « implique d’abord que les femmes soient présentes de manière active et en faisant preuve de fermeté dans la famille, car c’est là que se modèle de manière primordiale le visage d’un peuple ». Mais le caractère irremplaçable de la femme au sein de sa famille ne la cantonne pas à son rôle de mère et d’épouse. Au contraire, leurs capacités relationnelles « implique aussi que les femmes soient présentes dans le monde du travail et dans les instances de la société, et qu’elles aient accès à des postes de responsabilité qui leur donnent la possibilité d’inspirer les politiques des nations et de promouvoir des solutions nouvelles pour les problèmes économiques et sociaux », écrit le cardinal Ratzinger. « Merci à toi,  femme-au-travail, écrivit à son tour le pape Jean-Paul II7, pour ta contribution irremplaçable à l’élaboration d’une culture qui puisse allier la raison et le sentiment, à une conception de la vie toujours ouverte au sens du « mystère », à l’édification de structures économiques et politiques humainement plus riches. »

Enfin, ce tour d’horizon ne serait pas juste sans évoquer le célibat consacré, présent tout au long de l’Histoire de l’Église, et qui confère à la féminité et à la maternité leur juste sens, explique encore le cardinal Ratzinger5 : « De même que la virginité reçoit de la maternité physique le rappel qu’il n’existe pas de vocation chrétienne si ce n’est dans le don concret de soi à l’autre, de même, la maternité physique reçoit de la virginité le rappel de sa dimension fondamentalement spirituelle : à savoir que ce n’est pas en se contentant de donner la vie physique que l’on enfante véritablement l’autre. » n

 

 

1Catéchisme de l’Église Catholique, 2335

2Article publié dans la revue Christus

le 31/05/2011

3Homélie du 15 août 2004

4Audience générale du 3 avril 2013

5Lettres aux évêques sur la collaboration de l’homme et de la femme dans l’Église et dans le monde, 2004

6La femme éternelle, éd. Via Romana

7Lettre aux femmes, 29 juin 1995



Vacances d’été : une semaine pour rencontrer Dieu


Vous avez des enfants ou des adolescents et vous aimeriez leur offrir des vacances d’été à la fois spirituelles et détendues ? Parmi les multiples propositions, on trouve les « écoles de prière », une aventure humaine et spirituelle pour les enfants de 7 à 17 ans, qui a le mérite d’être présente dans plus d’une vingtaine de lieux en France.

Que proposent les écoles de prière ? Une semaine destinée à une large tranche d’âge – de 7 à 17 ans – et encadrée par un directeur de camp qualifié, les séjours étant agréés par le Ministère de la Jeunesse et des Sports, un « berger » laïc, garant de l’esprit des Écoles de Prière, et un prêtre.

« Nous proposons aux jeunes de faire une vraie rencontre avec Dieu dans la prière, pour rendre leur foi vivante », explique Martin Hévin, berger de l’École de Prière de Moulins, entré dans l’aventure après avoir vu revenir deux de ses filles enthousiasmées par leur semaine. Son école accueille chaque année une soixantaine d’enfants, en lien avec la pastorale du diocèse. Chaque matin, après le petit-déjeuner, un temps de louange est proposé, puis une heure de « désert » guidée pour mûrir la parole de Dieu en silence, et l’Eucharistie. Après cette matinée exigeante, l’après-midi est plus ludique et détendue : ateliers sportifs, manuels, cuisine… Des journées qui se terminent toujours par une veillée, tout à tour festive et spirituelle.

La première école de prière qui fut créée, au Puy-en-Velay, fête cette année ses trente ans. D’inspiration ignacienne, et toujours organisée sous la tutelle d’un diocèse, elle a essaimé dans une vingtaine d’entre eux en France, et même jusqu’en Hongrie et à Madagascar.

 

Renseignements et inscriptions pour l’école de prière de Moulins :

Père Morin, pastorale des jeunes du diocèse : +33 (0)4 70 35 20 94

Écoles de prière de toute la France : www.lecep.net


 

Updated on 06 Octobre 2016