La Vierge entre les vierges

Offert en 1509 par le peintre Gérard David au couvent carmélite de Notre-Dame-de-Sion de Bruges, La Vierge entre les vierges est un très beau tableau représentant Marie, l’Enfant Jésus sur ses genoux, entourée de dix vierges martyres. Deux anges musiciens et les donateurs, le peintre et la veuve Lambyn, qui a offert le panneau de chêne, complètent cet ensemble de personnages. La scène est très riche en détails : attributs des saintes, vêtements, carrelage… Les visages, très intériorisés, sont magnifiques. Il émane de l’ensemble un grand sentiment de paix. L’exposition offre la possibilité de le découvrir en profondeur.

 

La technique au service de l’art

Une analyse scientifique de l’œuvre précède toujours sa restauration. Parmi les diverses techniques d’exploration, la radiographie aux rayons X montre l’état général de l’œuvre et l’utilisation du microscope optique permet l’analyse des pigments. Ce dernier examen est fondamental pour entreprendre l’élimination de tous les repeints et couches de vernis ajoutés au cours de restaurations successives pas toujours heureuses. Autre technique précieuse, la réflectographie infrarouge. Elle révèle le dessin sous-jacent et renseigne sur la conception même de l’œuvre.

Ainsi, cinq siècles après sa réalisation, on suit la genèse de cette Vierge entre les vierges. Le peintre a commencé par placer les masses autour desquelles s’organise la composition. Puis il s’est attaché à dessiner l’ossature des mains. On s’aperçoit, en effet, qu’elles sont très présentes. Il a ensuite précisé les contours en multipliant les traits, retravaillé le volume par des hachures plus ou moins accentuées en fonction de la lumière et foncé le trait en appuyant davantage ou en ayant recours à un médium plus gras, le renforçant par endroits avec du lavis, usant ailleurs de la tranche ou du biais de son outil. On retrouve le style des quelques dessins sur papier de Gérard David qui nous sont parvenus. Deux précieuses feuilles conservées au département des Arts graphiques du musée du Louvre sont là pour en témoigner.

 

Une histoire mouvementée

L’exposition est aussi l’occasion de rappeler l’histoire du tableau. Le panneau est resté à Notre-Dame-de-Sion jusqu’à la fin du XVIII^e siècle. Il est mis en vente à Bruxelles en 1785. Le nom de son auteur étant alors perdu, l’œuvre est attribuée à Memling. Le marchand qui l’acquiert pense reconnaître un van Eyck. En 1789, elle est vendue aux enchères à Paris, puis revendue presque aussitôt à un autre marchand d’art. Ce dernier immigrera en Russie pour fuir la Révolution. Sa collection, mise sous séquestre en 1793, sera remise au Louvre en 1799. Quatre ans plus tard, l’État attribue La Vierge entre les vierges à la ville de Rouen pour son futur musée des beaux-arts. L’œuvre est encore attribuée à van Eyck. C’est seulement à la fin du XIX^e siècle qu’un historien anglais travaillant dans les archives du couvent va faire le rapprochement entre le tableau décrit et celui du musée de Rouen. L’identité de son auteur étant consignée, l’œuvre est enfin rendue à Gérard David.





Infos :

Musée des Beaux-Arts

jusqu’au 5 février

Esplanade Marcel Duchamp

76000 Rouen

Tél. : +33 (0) 2 35 71 28 40

www.rouen-musees.com





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Musée du Louvre

jusqu’au 16 janvier

Tél. : +33 (0) 1 40 20 53 17

www.louvre.fr

 

Babar

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Une exposition à voir en famille.

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Site François Miterrand

75013 Paris

Tél. : +33 (0) 1 53 79 59 59

Musée des Arts décoratifs

jusqu’au 2 septembre

107, rue de Rivoli

75001 Paris

Tél. : +33 (0) 1 44 55 57 50

www.lesartsdecoratifs.fr