La vénération de la Croix
La célébration du Vendredi Saint, commence par la grande « prostration » : étendus à terre, les célébrants signifient ainsi « l’humilité » extrême du Fils de Dieu livré par amour pour l’humanité – le terme « humilité » vient du latin humus, la terre meuble. Comme le grain de blé est planté dans le sol pour qu’il fleurisse, ainsi le Fils de l’homme est enseveli dans la nuit du tombeau afin de germer en fruits de lumière, prémices de notre propre résurrection.
Une prière universelle
À la lecture de la Passion selon saint Jean répond ensuite la grande prière. Y sont associés les croyants des autres traditions religieuses et confessions chrétiennes, les non-croyants et chercheurs de sens, les responsables de l’Église catholique et tous les fidèles qui s’unissent à la mort de leur Seigneur. Puis le peuple de Dieu vit une double procession : la vénération de la Croix et la communion au corps de Jésus. Ce vendredi-là, le célébrant va chercher les hosties au tabernacle pour les donner à l’assemblée, puisque c’est le seul jour de l’année où l’Eucharistie n’est pas célébrée.
Le bois du salut
« Voici le bois de la Croix qui a porté le salut du monde » : telle est l’antienne que chante le prêtre au cœur de l’Office, en découvrant la Croix encore voilée ; il la montre aux fidèles et tous répondent à trois reprises : « Venez, adorons ! » Le bois mort du Calvaire, qui a porté le Messie, est en réalité l’arbre de la vie d’où jaillit le salut du monde. Chaque membre de l’assemblée est alors invité à s’avancer pour vénérer la Croix, soit par une génuflexion ou une inclinaison, soit en la touchant ou en l’embrassant. J’ai toujours été profondément ému de voir les beaux gestes posés par les fidèles, ceux des enfants, si spontanés, ceux des personnes âgées, si profonds, ceux des jeunes adultes, si authentiques. C’est le face-à-face de chaque croyant avec son Seigneur, dans la conviction que Dieu en son Fils se fait proche de chacun, qu’il assume la peine et le péché des multitudes et qu’il transforme la souffrance en espérance.
Avec le chœur d’enfants dont je faisais partie, nous chantions durant ce temps de vénération les « impropères », cette litanie des reproches poignants que Dieu adresse à Israël : « Popule meus, ô mon peuple, que t’ai-je fait ? En quoi t’ai-je contristé ? Réponds-moi ! Pourquoi crucifier ton Sauveur ? » En vénérant la Croix du Seigneur, les chrétiens proclament déjà sa Résurrection : c’est par le bois de la Croix que la joie vient au monde. « Venez, adorons ! »
QUIZ
1. Par quels gestes les fidèles vénèrent-ils la Croix le Vendredi Saint ?
a. En l’aspergeant d’eau bénite
b. En déposant à ses pieds une fleur rouge
c. En la touchant ou l’embrassant, en s’inclinant ou en faisant la génuflexion
2. Quelle est l’antienne proclamée trois fois par le prêtre en dévoilant progressivement la sainte Croix ?
a. « Voici le bois de la Croix qui a porté le salut du monde »
b. « Souvenez-vous que vous êtes poussière »
c. « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile »
3. Pourquoi les célébrants commencent-ils l’Office de la Passion couchés par terre ?
a. Pour se cacher de l’assemblée
b. Pour imiter le Christ mis en terre
c. Pour expier leurs péchés