La sainteté, comme un amandier en fleur
Le mois de novembre commence par la fête de Tous les Saints. Comment saint Antoine nous parle-t-il de la sainteté ? Il utilise un langage imagé en citant un passage de l’Ecclésiaste parlant de la nature : « L’amandier est en fleurs, la sauterelle engraissera et la câpre perdra son goût » (Qo 12, 5).
Et Antoine ajoute : « Remarque que la joie des saints consiste en trois choses : la résurrection des corps, le bonheur de l’âme et la délivrance des aiguillons de la chair et de la tentation du démon. L’amandier, c’est-à-dire le corps, est fleur par quatre qualités : la clarté, l’agilité, la subtilité et l’immortalité. Et la sauterelle, c’est-à-dire l’âme, engraissera de la vision de Dieu, du bonheur des anges, de la compagnie des saints ; alors la câpre, c’est-à-dire l’aiguillon de la chair et la tentation du démon, perdra son goût. » Tout d’abord Antoine parle de la transformation du corps par la comparaison de l’amandier en fleurs : le corps doit rayonner comme les fleurs de l’amandier qui montre sa clarté, son agilité et même son immortalité. L’âme elle-même est comme la sauterelle, elle « engraissera de la vision de Dieu » qui lui fait rencontrer les saints. Mais pour cela il faut faire disparaître la tentation du démon qui agit comme la câpre, ce bouton de la fleur du câprier qui est un condiment amer.
Ainsi nous nous reconnaîtrons dans ces trois vivants, l’amandier, la sauterelle et la câpre : nous ferons disparaître toute amertume en renonçant aux tentations de la chair, nous ferons grandir notre âme en nous approchant de la vision de Dieu. Et notre corps pourra rayonner de joie, à condition que cette joie soit la vraie joie et non pas la joie vide qui vient des appels du monde. La vraie joie est celle qui vient de la Parole du Seigneur qu’on écoute pour la mettre en pratique.
En marche vers la sainteté, à l’image de la sauterelle, nous engraissons notre âme de la vision de Dieu et notre corps rayonnera de joie comme l’amandier en fleurs.