La Résurrection : un arbre qui refleurit
Le mois de novembre est le mois où l’on se souvient de nos morts. On les visite, on fleurit leurs tombes. Voyons comme saint Antoine nous apprend à bien les honorer. Dans un sermon de la fête de la Résurrection, il compare le corps humain à un arbre qui meurt sous le coup de la hache, mais garde l’espoir de refleurir à nouveau. « L’arbre, le corps humain, est coupé par la hache de la mort, il vieillit, se décompose en terre et est réduit en poussière. L’homme cependant doit garder l’espoir qu’il refleurira ; il renaîtra, et ses membres pousseront à nouveau… il se refera une ramure immortelle, comme lorsqu’il fut planté dans le paradis terrestre. »
Cette comparaison est très concrète. Nous avons tous vu tomber un arbre sous les coups de hache du bûcheron, mais aussi nous avons constaté la fréquence avec laquelle une souche apparemment morte et sans vie, se met à faire surgir de nouvelles branches inattendues et vigoureuses. Et on peut penser au prophète Isaïe : « La souche est une semence sainte » (Is 6, 13).
Mais Antoine va plus loin dans les images tirées de la floraison. « La chair de l’homme fleurit dans le paradis terrestre avant le péché, elle “défleurit” après le péché, elle refleurira dans la Résurrection du Christ ; elle “super-fleurira”, elle fleurira parfaitement, dans la Résurrection générale. »
C’est juste de faire remonter l’être humain à la création primitive, au paradis terrestre ; et encore mieux de l’orienter vers la Résurrection du Christ. Car dans notre vie il y a le péché qui altère la fleur, mais sans la détruire. Or la Résurrection du Christ est une espérance pour toute vie humaine, même la plus pécheresse. Ainsi en allant vénérer nos morts, nous nous souviendrons que le corps qui périt en terre est comme un arbre abattu qui garde l’espoir de refleurir à la fin des temps avec le Christ vivant éternellement.