La paix avec saint Antoine et saint François
En octobre, nous avons à cœur de fêter saint François au début du mois. Sans oublier le docteur Antoine. Nous savons cependant que ce dernier ne cite pratiquement jamais le Petit Pauvre d’Assise dans ses sermons. Mais ces deux grands saints peuvent se rencontrer à travers leurs écrits. En particulier quand ils citent les béatitudes évangéliques.
Ainsi pour la béatitude de la paix : « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5, 9). Antoine écrit : « Celui qui possède la paix du cœur méritera vraiment d’être appelé fils de Dieu, le Père. À lui, avec son Fils premier-né, il dit à l’heure de sa mort : “Père, en tes mains je remets mon esprit”, car il passe de la paix du cœur à la paix de l’éternité. »
François cite cette béatitude à deux reprises dans ses admonitions. Dans l’une nous pouvons lire : « Heureux les pacifiques : ils seront appelés fils de Dieu. Sont vraiment pacifiques ceux qui, malgré tout ce qu’ils ont à souffrir en ce monde, pour l’amour de notre Seigneur Jésus Christ, gardent la paix de l’âme et du corps. » Il a écrit aussi : « Ce qu’un serviteur de Dieu possède de patience et d’humilité, on ne peut pas le savoir tant que tout va selon ses désirs. Mais vienne le temps où ceux qui devraient respecter ses volontés se mettent au contraire à les contester : ce qu’il manifeste alors de patience et d’humilité, voilà exactement ce qu’il en possède, et rien de plus. »
Les deux fois François met l’accent sur les souffrances et les tracas à supporter jour après jour et qu’il faut accepter avec grande patience et humilité pour obtenir la paix. Quant à Antoine, souvent assez moralisateur, il suppose ici acquise la paix du cœur et il regarde comment le sujet apaisé se présente au Seigneur au moment de sa mort. Alors que Jésus, dans son dernier souffle, a remis son esprit à son Père, le chrétien ne peut le faire que s’il a acquis la paix du cœur.
François et Antoine se complètent admirablement : François nous aide à acquérir la paix intérieure dans le concret de la vie, et Antoine nous montre comment, avec la paix au cœur, nous pouvons offrir notre dernier souffle au Père des cieux.