La miséricorde divine est belle et précieuse
Le mois d’avril s’ouvre cette année par « le dimanche de la Divine Miséricorde », institué par saint Jean-Paul II pour être fêté une semaine après Pâques. Saint Antoine nous enrichit de sa propre réflexion. « Le Seigneur dit : Soyez miséricordieux. Et remarque que comme la miséricorde du Père est triple envers toi, triple doit être aussi ta miséricorde envers ton prochain. La miséricorde du Père est belle, large et précieuse. » Tout d’abord Antoine précise qu’elle est belle ; la raison de cette beauté est la purification des vices. Antoine cite pour cela l’Ecclésiastique : « Elle est belle la miséricorde de Dieu au temps de la tribulation, comme les nuages de pluie au temps de la sécheresse. » Et s’il parle du temps de la tribulation, cela se rapporte à l’âme qui est tourmentée par les péchés ; alors, est infusée la pluie de la grâce qui réconforte l’âme et remet les péchés dans l’amour du Christ.
Ensuite, la miséricorde est large, ce qui veut dire qu’avec le temps elle se déploie en bonnes œuvres. Et, enfin, la miséricorde est précieuse car elle nous fait pénétrer dans les joies de la vie éternelle. À condition, remarque Antoine, de ne pas servir deux maîtres, Dieu et l’argent (Mt 6, 24), c’est-à-dire de nous détacher des biens de ce monde.
La miséricorde doit être vécue et transmise par le fidèle : « La miséricorde envers le prochain, doit, elle aussi être triple afin que s’il a péché, tu lui pardonnes ; s’il s’est écarté du chemin de la vérité, tu l’instruises ; s’il a faim, tu le restaures. » Et Antoine cite l’épître de saint Jacques (Jc 5, 20) : « Celui qui ramène un pécheur de son égarement sauvera son âme et couvrira une multitude de péchés. »
En cette Année sainte de la Miséricorde, réjouissons-nous de lire saint Antoine dans la droite ligne du pape François qui a dit récemment que la miséricorde est un grand mystère, et il ajoute : « Elle est source de joie, de sérénité et de paix. Elle est la condition de notre salut… La miséricorde c’est l’acte ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre. »