La joie d'aimer
La France et les Français sont orphelins. l’Abbé Pierre est mort. C’était un grand homme… il a toujours combattu contre la pauvreté. Merci saint Antoine, de prier pour son âme, car il a bien mérité ces “grandes vacances”. Souhaitons que les choses s’améliorent dans notre pays qui s’appauvrit de plus en plus ; et qu’il n’y ait plus de pauvres dormant dans la rue.
Si nous évoquons, même à deux mois de distance, le départ de l’Abbé Pierre, c’est pour rappeler que la Famille antonienne, et par elle notre Messager, se sont associés au deuil et à la prière qui ont accompagné sa mort : le deuil pour la perte d’un vrai compagnon du Christ sur le chemin de la souffrance humaine ; la prière pour le remercier du bien qu’il a fait et le confier au Seigneur. Une page de ce numéro évoque les liens de l’Abbé Pierre avec saint François. Nous y reviendrons, quand les feux de l’actualité seront éteins, pour mieux souligner que la vraie source et le ressort de toute son action a été l’amour, puisé à l’Evangile et à la manière de vivre de saint François. La société, la presse, la télévision, les grands de ce monde se sont bien gardés de souligner cette dimension essentielle – Dieu a-t-il encore droit de cité dans notre monde ? -, et ils en ont fait un bienfaiteur de l’humanité, un “saint laïque”, en quelque sorte, à la manière de Coluche… coupant à sa racine la sève évangélique qui, seule, l’avait fait vivre et agir.
L’amour a été aussi le ressort qui a donné forme à notre Europe, lorsqu’elle créait les centres de culture, les cités chrétiennes, les hôpitaux. Il en a été le moteur lorsque, après les désastres des deux guerres mondiales, ses créateurs ont voulu – comme le rappelle le 50e anniversaire des “Traités de Rome” -, qu’il n’y ait plus de guerre, mais, soulignent encore aujourd’hui les évêques européens « la paix, la stabilité, le respect des personnes, en particulier des plus faibles » .
L’amour est encore à la base de nos pratiques de Carême : la prière, pour réfléchir sur notre vie devant Dieu ; le jeûne, pour choisir l’essentiel et renoncer au superflu ; l’aumône pour partager avec ceux qui ont froid, faim, soif, besoin de toit et d’amour. « L’amour, comme l’écrit saint Antoine, qui est la perfection de toute la Loi. »
Les appels à des actions communes ne manqueront pas… mais c’est au quotidien, dans la rue, devant nos portes, en prêtant l’oreille de notre cœur, que nous découvrirons les vraies misères cachées, et que nous y répondrons.
Essayons ! Nous sèmerons l’amour et la joie ; et en retour nous en serons comblés.