La Famille, chances et déchirures
Un jour de mariage est, sans aucun doute et pour tous, un jour de grande fête. Il l’est pour les époux qui se parent de leurs plus beaux atours ; il l’est pour la famille, les amis, les parents, les grands-parents, les petits-enfants et pour tous les invités, visiblement heureux, autour du nouveau couple, lui aussi ravi et profondément sincère.
Ce serait, en effet, mal placé de dire ce jour-là que le mariage est une formalité ; que, tôt ou tard, la lumière de ce jour sera ternie par l’ombre de la rupture, car la rupture fait souffrir et personne n’a envie de souhaiter du mal. C’est pourquoi, nous croyons au mariage, et nous sommes heureux lorsque, par ministère ou par amitié, nous sommes invités à le célébrer ou à y participer. Jésus aussi a accepté ces invitations et son Evangile, comme son Royaume, est une joie, une fête, un repas de noces.
En même temps, témoins de notre époque, nous ne pouvons ignorer la triste réalité de la déchirure qui frappe de nombreux couples aujourd’hui. Cette réalité, hélas quotidienne, a suggéré à nos deux collaboratrices, Marie Laquier, conseillère conjugale expérimentée, et Maïten de Cazanove, responsable de formation au sein des CPM (Centres de Préparation au Mariage), d’affronter ce sujet, pour évoquer la joie de l’engagement, mais aussi le drame du divorce et ses conséquences. J’en soulignerai deux simples traits.
Le premier concerne l’étendue des ruptures : en 1999, près de 39% des mariages (un couple sur trois) se terminent par un divorce ; et le drame touche toutes les catégories de la population. Le fait est comme acquis par la société, c’est-à-dire que aucun pays occidental n’essaie de combattre cette évolution qui paraît inéluctable .
Le deuxième trait concerne les conséquences qui en découlent pour les enfants : elles sont franchement négatives, voire dévastatrices (l’expression est de Jean-Paul II), pour leur affectivité, leur éducation, leur scolarité.
Faut-il s’étonner, dans ce contexte, si des voix s’élèvent – première entre toutes, celle de Jean-Paul II à laquelle nous nous associons – pour inviter à arrêter l’hémorragie et inverser la tendance ?
Dans ce même numéro, nous faisons également écho, par delà toute récupération politique, au drame et aux souffrances des populations de la Terre Sainte. Nous écoutons le témoignage du Père Ibraïm Faltas, sur le siège de la Basilique de la Nativité, à Bethléem ; nous prendrons à cœur les propos de Mgr Jacques Perrier sur la manière d’aider nos frères chrétiens de ces pays.
N’ayons pas peur de troubler nos sommeils par ces drames de notre société. Si saint Antoine était parmi nous, il le ferait avec des accents encore plus forts et plus touchants…