La double leçon du Christ monté sur le petit âne
En ce mois de mars, le Carême nous prépare à la célébration de la Résurrection. À la fin de ce mois, nous célébrons le dimanche des Rameaux où nous lisons l’entrée de Jésus à Jérusalem selon l’évangile de Marc (Mc 11, 2). « Allez au village qui est en face de vous. Dès l’entrée, vous y trouverez un petit âne attaché que personne n’a encore monté. Détachez-le et amenez-le. » Saint Antoine y voit une double leçon. D’abord, c’est un appel à l’humilité et la pénitence : « Le roi assis sur l’ânesse et son ânon, c’est le juste qui mortifie sa chair et réfrène ses désirs. »
Il utilise aussi la comparaison du tambourin, qui est une peau morte tendue sur du bois ; elle désigne la mortification de la chair qui peut s’appliquer à la vie de notre âme se faisant belle grâce à nos efforts de pénitence et qui permet de mieux vivre dans la concorde et l’unité symbolisées par le chœur des danseurs : « Louez Dieu, dit le prophète, par la danse et le tambour. »
Saint Antoine donne une autre leçon à l’entrée de Jésus à Jérusalem alors qu’il est assis sur l’ânon. Ce roi, c’est l’évêque qui gouverne le peuple qui lui est confié dont Salomon dit (Qo 10, 17) : « Heureux le pays, c’est-à-dire l’Église, dont le roi est né noble, dont les princes, c’est-à-dire les prélats, mangent au temps voulu, pour prendre des forces et non pour banqueter. » Antoine y voit une leçon de victoire et d’espérance en la vie à venir : « Heureuse l’ânesse, heureuse l’Église qui a un tel cavalier. »
Ainsi, avant de souffrir sa Passion, Jésus nous donne une double leçon. D’abord il nous appelle à nous convertir par la pénitence et l’humilité en combattant nos désirs trop charnels. Mais également, en entrant à Jérusalem monté sur le petit ânon, Jésus annonce sa victoire sur les forces du mal et c’est l’Église victorieuse par le Christ qui nous est annoncée.