La dignité de tout homme

En écho au message de paix de Noël, plusieurs voix s’élèvent, en ce mois de décembre, pour réaffirmer l’égale dignité de tous les membres de la famille humaine, inscrite dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, approuvée par l’ONU le 10 décembre 1948. Pour ceux qui l’avaient préparée : René Cassin, juif, Mme Roosevelt, protestante et Charles Maleck, grec-catholique, cette Déclaration jetait les bases d’une connivence dans la liberté, la justice et la paix pour tous, et soulevait l’immense espoir que jamais plus le monde n’aurait connu les tragédies de la Deuxième Guerre mondiale.

Malheureusement, après 50 ans, les droits de l’homme sont loin d’être reconnus et respectés partout. D’après certains, la Déclaration de 1948 est un fruit de la tradition et de la pensée occidentale et chrétienne, que ne partagent pas les philosophies et les traditions religieuses orientales. Mais pour Jean-Paul II, si la lettre de cette Déclaration est reconnue au niveau international, l’esprit ne l’est pas, puisque guerres civiles, génocides, tortures, violences, se succèdent sans nombre, et « trop fréquemment les personnes les plus pauvres, à cause de la précarité de leur situation, deviennent les victimes les plus sérieusement touchées par les crises économiques qui affectent les pays en voie de développement » (Discours aux participants au Congrès mondial pour la pastorale des droits de l’homme, 4 juillet 1998).

Face à ce constat, les uns sont tentés de baisser les bras. D’autres, comme Guy Aurenche (président de la Fédération internationale de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Fiacat), sont décidés à aller de l’avant, car ils sont convaincus que la Déclaration de 1948 maintient encore une grande espérance... et a servi et sert à l’éducation de la conscience de nombreuses minorités dans bien des pays.

Ce respect de tout homme, nous le rencontrons dans la tradition chrétienne. Il se fonde sur la conviction que tout homme, image de Dieu, jouit de la même dignité. C’est cette même conviction qui doit inspirer toutes nos actions, sur l’exemple de saint Antoine de Padoue.