La crèche eucharistique
Plus encore que le fameux sapin – du moins dans les familles chrétiennes — c’est la crèche qui symbolise Noël. L’évangéliste Luc nous dit que Jésus est né dans une mangeoire pour animaux, parce qu’il n’y avait pas de place pour lui dans une hôtellerie (Cf. Lc 2, 7). Mais de la crèche de Bethléem à nos crèches de Noël, il y a toute une histoire.
Une fois de plus, les évangiles apocryphes – non reconnus par l’Eglise – ont complété le tableau fort sobre de saint Luc. Ils y ont ajouté un âne et un bœuf, sans doute en écho à cette parole du prophète Isaïe : « Le bœuf connaît son bouvier et l’âne la crèche de son maître » (Is 1, 3). Le Seigneur n’est-il pas venu au monde dans la proximité de bergers ? Alors pourquoi pas des animaux dans la grotte ? Mais la grotte elle-même est aussi une supposition, même si Origène signale, en 248 déjà, qu’on vénérait la crèche de la Nativité dans une grotte à Bethléem.
On doit surtout la popularité de la crèche à saint François d’Assise. Pour Noël 1223, à Greccio en Ombrie, François plaça des animaux vivants dans une grotte pour illustrer l’humilité du Christ dans le mystère merveilleux de sa naissance. Avec cette nuance importante : il n’y avait personne pour figurer Jésus, Marie ou Joseph. Car on célébra dans ce cadre paysan la messe de minuit de Noël. Pour François, il était évident que l’enfant Jésus de la crèche était là en personne comme à Bethléem, non pas dans une figurine, même pas dans un bébé de substitution, mais dans l’Eucharistie.
Depuis lors, chaque culture à travers le monde a inventé de multiples formes de crèches, soit dans un dépouillement proche du texte évangélique, soit dans la profusion des personnages invités. Ainsi les fameux “santons de Provence” donnent-ils rendez-vous à la crèche à toute une population bariolée pour bien manifester que le Sauveur accueille tous les hommes, quels qu’ils soient.
La crèche est le mémorial de la Nativité du Seigneur sous une forme populaire et poétique. Elle garde toute sa valeur d’évangélisation, notamment auprès des enfants. Mais rien ne remplacera jamais la présence réelle du Verbe fait chair dans l’Eucharistie. Le pape Jean-Paul II, dans son encyclique sur l’Eucharistie au numéro 55, qualifie Marie de « premier tabernacle de l’histoire », en nous invitant à recevoir amoureusement la sainte communion « avec le regard extasié de Marie contemplant le visage du Christ qui vient de naître et le serrant dans ses bras ».
La crèche, c’est Noël, une fois par an. Mais l’Eucharistie, c’est Noël tous les jours.
QUIZ
1. L’évangéliste Luc nous dit que Jésus est né dans :
a une grotte
b une auberge
c une mangeoire
2. Dans la crèche de Greccio, saint François d’Assise plaça :
a des animaux
b des figurines
c des personnes
3. Selon Jean-Paul, le premier tabernacle
de l’histoire est :
a la crèche
b Marie
c les bergers
Réponses : 1.c – 2.a – 3.b