Justice climatique et transition intérieure
C’est à cette à double dimension d’une « écologie intégrale » (globale) que nous invitent les appels du pape François, tant dans son encyclique Laudato si’ (Loué sois-tu) que dans son exhortation suite au synode sur l’Amazonie Querida Amazonia (avec son « rêve écologique »). C’est en transformant le regard de notre âme que nous pouvons nous sentir prêts à agir en faveur du respect de la Planète, de la biodiversité et des plus pauvres.
Des liturgies domestiques
En cette époque dramatique de pandémie, la vie des communautés paroissiales continue de tourner au ralenti, malheureusement. Espérons que nous aurons la possibilité de célébrer la Semaine sainte 2021 en présence de nos frères et sœurs baptisés ! Mais rien ne nous empêche en tout temps, soutenus le cas échéant par des offres numériques des équipes pastorales ou des Services diocésains de pastorale familiale ou de catéchèse, de vivre des célébrations domestiques, seuls, en couple, en famille, avec les (petits-)enfants, les adolescents et les jeunes. Pour nous initier à la transition intérieure, il nous faut cultiver notre esprit et notre cœur autant que la terre et le sol, pour qu’y surgissent la compassion, la bienveillance, la fraternité, la solidarité, la générosité et le goût de Dieu (voir la dernière encyclique du pontife argentin Fratelli tutti). La lutte contre le changement climatique passe par le renouvellement de notre vie spirituelle. Et celle-ci s’exerce aussi par des liturgies à la maison, à travers la lecture et le partage de la Parole de Dieu, la prière de louange, d’intercession ou de pardon, le chemin de Croix, le chapelet, la méditation ou l’oraison silencieuse…
La justice planétaire
« Tout est lié », affirme l’évêque de Rome. Si nous prions par la communion des saints, si nous nous relions au Seigneur par notre silence habité, nous serons disposés à nous engager contre le dérèglement du climat et les injustices dont continuent d’être victimes des milliards de personnes, surtout dans l’hémisphère Sud. Depuis la révolution industrielle, par notre consumérisme effréné et notre exploitation des ressources, nous les êtres humains, surtout nous qui venons de pays aisés, nous avons déjà réchauffé le climat d’un degré Celsius. Et les conséquences sont graves pour la Terre entière comme en Europe occidentale. Nombreuses sont les populations du Sud qui subissent d’ores et déjà les effets du réchauffement climatique. Celui-ci représente également une menace pour les générations futures, surtout si nous continuons ainsi : ce sont deux degrés d’élévation de la température qui sont ainsi programmés.
Aussi notre action de Carême œcuménique (pour la Suisse, voir par exemple www.actiondecareme.ch) s’engage-t-elle en faveur de la transformation intérieure de nos conceptions intimes et de nos points de vue sur le monde, afin de la traduire en des actions concrètes de jeûne, de sobriété heureuse, de solidarité en faveur d’une justice climatique planétaire. C’est en partageant la joie, ici et au loin, que nous la faisons grandir.