Jésus Roi

La Parole de Dieu



Jésus envoya deux disciples et leur dit :

« Allez au village…

vous trouverez une ânesse attachée

et son petit avec elle.

Détachez-la et amenez-les-moi…

Si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez :

“Le Seigneur en a besoin…” ».



Cela s’est passé pour accomplir

la parole transmise par le prophète :

Dites à la fille de Sion :

« Voici ton roi vient vers toi,

Humble, monté sur une ânesse et un petit âne,

le petit d’une bête de somme ».

(cf. Mt 21, 1-5)





La Parole de saint Antoine



« Voici que ton roi vient. Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Ap 19, 16).

À Nazareth, il a été couronné de sa chair, comme d’un diadème. À Bethléem, il a été enveloppé de langes, comme d’une pourpre. Il ne lui manquait que le sceptre :

il le reçut en portant sa croix. « Nous avons vu Jésus couronné de gloire et d’honneur, parce qu’il a souffert la mort » (He 2, 9).

Ton roi vient à toi, pour ton service ; il vient doux, pour être aimé, non pour être craint ; il est juste et sauveur, pourtant pauvre.

Ton roi est juste, car il rend à chacun selon ses œuvres. Il est doux et sauveur, c’est-à-dire bienveillant. Il est pauvre comme dit l’apôtre : « Il s’est dépouillé, prenant la forme d’esclave » (Ph 2, 7). Adam dans le paradis n’a pas voulus servir le Seigneur et le Seigneur a pris la forme d’esclave, afin de servir le serviteur et que le serviteur n’ait pas honte de servir le Seigneur.

Il fut pauvre. Comme un colon, un étranger, un pèlerin, il a cultivé notre terre et l’a arrosée avec l’eau de sa prédication.

Ce roi, c’est aussi l’évêque qui gouverne le peuple qui lui a été confié. Ce roi doit être doux, juste, sauveur et pauvre. Doux envers ses sujets, juste envers les orgueilleux, sauveur à l’égard des pauvres, pauvre parmi les richesses. Il doit être doux lorsqu’il reçoit des injures, juste en rendant à chacun la justice, sauveur par la prédication et l’oraison, pauvre par l’humilité et le mépris de soi. Heureuse l’ânesse, heureuse l’Église, qui a un tel roi et un tel cavalier.



Pour aller plus loin



Le passage qu’Antoine commente est l’évangile du Dimanche des Rameaux, selon saint Matthieu. Comme Matthieu, il s’arrête sur la prophétie de Zacharie qui annonçait un messie « juste, victorieux, humble, monté sur un âne » (Za 9, 9). Les qualités de Jésus Roi sont donc de justice, de simplicité et de service qui rompent avec celles des rois de la terre qui excellent par leurs jugements partisans, le luxe de leurs demeures, de leur train de vie et de leurs vêtements. Et les insignes de notre roi, vêtements, manteau, couronne et sceptre rappellent la pauvreté et la croix. Ces qualités n’aboutissement pas à l’humiliation, bien au contraire. C’est parce que Jésus est juste qu’il est bienveillant, compréhensif et qu’il a mérité notre confiance. C’est parce qu’il a partagé la condition du pauvre et du pèlerin, qu’il est proche de nos souffrances. C’est parce qu’il est le serviteur de tous qu’Antoine le propose en exemple à tous ceux qui sont appelés à servir l’Église et le Seigneur, qu’ils soient évêques, prêtres ou autres fidèles.

Et s’il se félicite que l’Église possède de tels rois, il se montre aussi sévère envers ceux qui au lieu de servir cherchent leurs intérêts, négligent leurs fidèles ou scandalisent par leur mauvais exemple. Par souci de brièveté, nous avons omis ces passages, qui mériteraient d’être cités pour monter le souci d’Antoine pour l’Église du Christ qu’il était chargé de re-conduire, par sa prédication, à la “forme“ de l’Évangile.