Jésus, le Sauveur
C’est ainsi que l’ange a révélé aux bergers, et au monde, le nom de l’enfant qui venait de naître à Bethléem, il y a plus de 2000 ans. C’est de Jésus Christ, dit saint Antoine, que les chrétiens tirent le nom qui les distingue des autres croyants, et qui fait leur titre de gloire. Et, comme le proclamait Pierre devant le Grand Sanhédrin, « il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés » (Ac 4, 12).
L’idée est de plus en plus diffuse, en effet aujourd’hui, que « toutes les religions se valent » ; que Jésus ne serait qu’un messager, parmi bien d’autres qui ont communiqué aux hommes la vérité de Dieu ; que tous les courants spirituels dont on parle – voire même ceux qui refusent toute révélation –, sont des chemins de salut. Relativisme dangereux, rappelait le cardinal Ratzinger dans la Déclaration Dominus Jesus du 6 août 2000 ; confusion regrettable, ajoutons-nous, non seulement parce qu’elle occulte le véritable rôle du Christ Sauveur, mais aussi parce qu’elle gomme les critères qui permettent de distinguer une religion d’une simple croyance, la vraie religion des chemins qui y conduisent.
Un des articles de ce numéro de Noël vient à propos pour signaler cette tentation chez des jeunes qui ne bénéficient pas, comme leurs aînés, d’une formation religieuse et pour lesquels toute confusion est dommageable. C’est un mauvais service rendu à leur quête de sens et de recherche religieuse. Au risque de contredire nos confrères qu’elle a heurtés, ou de froisser non frères des autres Eglises qui se sont sentis, à tort, exclus, je continuerais de penser que la Déclaration de l’an 2000 contient les mises au point nécessaires qui rendent justice à la personne et à la mission de Jésus Christ dans le monde, et posent les jalons indispensables, aux jeunes et aux adultes, dans leur difficile recherche de la Vérité (avec grand V).
Deux simples rappels. « Certes, les différentes traditions religieuses contiennent et proposent des éléments de religiosité qui procèdent de Dieu, et font partie de ce que l’Esprit fait dans le cœur des hommes… » (n° 21), mais « avec l’avènement de Jésus Christ Sauveur, Dieu a voulu que l’Eglise par lui fondée fût l’instrument du salut de toute l’humanité. Cette vérité de foi n’enlève rien à la considération respectueuse et sincère de l’Eglise pour les religions du monde… »
Une relecture, dépassionnée, de ce document peut donc être éclairante. C’est aussi mon vœu le plus chaleureux que nous puissions tous redécouvrir, pour ce Noël, le vrai visage de Jésus, Sauveur.