Jean, le nom qui révèle la grâce divine
Le mois de juin nous donne à fêter plusieurs grands saints, à commencer par Antoine lui-même le 13 de ce mois. Mais il y a aussi la Nativité de Jean-Baptiste le 24 et les saints Pierre et Paul le 29. Regardons ce que Antoine dit à propos de Jean-Baptiste, en particulier comment son nom a été révélé à ses parents.
Antoine met en avant l’opposition entre l’entourage familial et les parents de l’enfant. L’évangile de Luc nous dit : « Les voisins tenaient à la tradition courante, qui voulait que le fils porte le nom de son père, d’autant plus que ce fils avait été longtemps attendu. Et les deux parents se trouvent d’accord pour lui donner le nom de “Johannes” qui veut dire “la grâce de Dieu”. Mais écoutons notre docteur à ce sujet. « Ceux qui appellent l’enfant du nom de leur père représentent ceux qui, alors que le Seigneur révèle les nouveaux dons de la grâce, préféreraient qu’il prêche plutôt les ordonnances coutumières du sacerdoce ancien. Ils veulent imposer le nom du père, parce qu’ils veulent recevoir la justice qui vient de la loi, plutôt que la grâce qui vient de la foi. »
La précision est intéressante, car elle montre qu’il faut souvent dépasser la tradition pour atteindre le niveau de la grâce. Le nom de Zacharie rappelle pourtant le prophète qui a porté ce nom et qui a annoncé clairement le sens de l’entrée de Jésus à Jérusalem en montant humblement sur un âne. Mais revenir à ce nom, c’était un retour en arrière, une fixation sur le sacerdoce ancien et l’observance de la loi. Il était important de se tourner vers l’avenir, c’est-à-dire le don de la grâce. Et par Jean, le futur baptiste, c’est la grâce divine qui se manifeste puisqu’il sera appelé à désigner le Messie, à le baptiser, à appeler les foules à le suivre alors que lui doit s’effacer.
Les parents de Jean-Baptiste sont encore du monde ancien de la loi, mais en accueillant leur enfant, ils entrent déjà dans le monde nouveau de la grâce.