Indispensables patronages
« Transmettre et aider les enfants à pouvoir se réaliser dans la vie comme le faisait le père Timon-David est une de mes plus grandes joies. Et le faire en plus au nom de Jésus Christ, c’est quand même l’apothéose de ma vocation ! » Après des études en sciences de l’éducation, le père Sahnoune travaille comme cadre éducatif, avant d’être ordonné prêtre de la Congrégation du Sacré-Cœur de Jésus en 2006. Depuis il est supérieur de la communauté locale Notre-Dame de la Jeunesse à Marseille, c’est-à-dire supérieur de l’école et directeur de l’Œuvre du même nom.
Des chrétiens « bien dans leurs baskets »
Créée en 2007, cette œuvre accueille 80 enfants le mercredi, le samedi et pendant les vacances. En juillet, ils sont 150 à être accueillis. « L’Œuvre reprend la méthode d’éducation du père Timon-David, retransmettre ce que l’on a reçu. » Concrètement, les grands s’occupent des petits.
« On donne des responsabilités à partir de 10 ans. Chez nous les animateurs sont généralement des étudiants qui ont grandis à l’Œuvre. Ils participent à l’accompagnement des jeunes de la 5e jusqu’à la 3e, formés spirituellement, humainement et pédagogiquement. Les ados animent les six week-ends familiaux organisés dans l’année, et auront des responsabilités lors des camps de vacances. L’objectif est qu’à la fin de l’année ils soient capables de prendre des responsabilités pour se décentrer d’eux-mêmes et servir. »
Ces jeunes bénéficient pour cela d’une formation complète. « J’essaie de faire prendre conscience aux grands — les animateurs — qu’avant d’être de bons chrétiens, il faut être de bons hommes et de bonnes femmes, bien dans leurs baskets. Du coup on travaille beaucoup à ce qu’ils aient conscience qu’ils ont entre les mains des êtres humains. »
Le grand retour des patronages
Outre la formation, le rôle du père Sid-Michel est avant tout l’accompagnement de ces jeunes. « À travers la confession et l’accompagnement spirituel, je me rends compte qu’il y a de plus en plus de souffrances, mais qu’il y a aussi des endroits où ils peuvent en parler. Loin d’être pessimiste, je constate que si l’on est vraiment attentif à eux, les jeunes le rendent. J’ai beaucoup d’espérance parce qu’il y a pas mal de dévouement. Ils vont beaucoup plus vite que nous, ils ont besoin de changement constant. Mais quand on rentre dans une structure qui ralentit comme un mois de juillet avec une éducation classique, sans activité exceptionnelle, sans téléphone, sans tablette, ils s’investissent et ils aiment ça. Sans doute parce que ça manque dans la société. »
Pour lui le retour à la mode des patronages répond à ce vrai besoin. « C’est un lieu qui peut être à contresens de la société parfois, un lieu où le jeune va pouvoir s’affronter à des “non, la vie ce n’est pas ça”, à des questions. C’est aussi un lieu qui permet de former l’Église de demain. Un lieu indispensable à la société. »