Guerre ou paix ?
A la fin de la deuxième guerre mondiale, le monde s’était engagé « à préserver les nations futures du fléau de la guerre » ; en 1965, Paul VI avait lancé le cri devant l’Assemblée des Nations Unies : «Plus jamais la guerre !» Pourtant, depuis, plus de 180 conflits locaux ont ensanglanté le monde. Et ces tout derniers temps, la guerre, et ses effets, est apparue tout près de nous, dans nos foyers, avec des images de destructions et de morts ; dans nos familles, touchées par des jeunes partis au combat ; dans nos régions, où ont afflué les réfugiés ; dans nos cieux, avec les rondes et les ronronnements des bombardiers. Etrange contradiction que celle d’une civilisation qui semblait acquise au message chrétien de paix ! Grave constat d’échec pour une époque de progrès, promise au bien-être et à la liberté pour tous ! De graves questions se posent alors : le christianisme, avec son message de paix, aurait-il failli à sa mission? L’homme, avec sa raison, ne parviendrait-il jamais à vaincre ses instincts de violence?
Ne rêvons pas! Le message chrétien a gardé toute sa force, mais sa mise en pratique est laissée à la volonté et à l’engagement de chacun. L’homme est bien capable, s’il le veut, de ne pas recourir à la violence, mais il doit lutter contre les forces du mal, toujours présentes, pour ne pas se laisser dominer. Ainsi, sur le plan international, les Institutions chargées de régler les conflits se heurtent constamment à des intérêts particuliers. Sur le plan personnel, il nous faut un effort constant pour ne pas céder à la haine et à la vengeance contre ceux qui nous font du mal ; ou pour ne pas faire le mal nous-mêmes. Pendant la guerre du Kosovo, tandis que la haine tuait, l’élan humanitaire travaillait à soigner les blessures et à rétablir la paix.
Les saints ont été des lutteurs, avant d’être nos intercesseurs. Saint Antoine a combattu ce qui détruit l’homme, l’égoïsme, la sensualité, l’argent, et à leur place, il a enseigné l’amour.
Pour accroître les chances de la paix et diminuer celles des conflits, vivons cet amour et rendons-le contagieux dans la famille et dans la société.