Fatima 1917

Il y a quelque chose de si merveilleux et de si simple dans l’histoire des trois enfants de Fatima que certains n’ont pas voulu y croire tout de suite. Pourtant, très nombreux furent durant l’année 1917 les témoins de phénomènes hors du commun, apparus dans un petit coin de la campagne portugaise, devenu mondialement célèbre.

En ce printemps 1917, à Fátima comme dans tous les autres villages portugais, la vie est rude et la terre ingrate pour les paysans. Les enfants, peu scolarisés, doivent garder les troupeaux. Parmi eux, Lucia de Jesus dos Santos (née en 1907), et ses cousins, Francisco Marto (1908) et Jacinta, sa sœur (1910), font souvent paître leurs moutons au lieu-dit Cova da Iria sans se douter que ce qu’ils vont vivre dans ce pâturage va bouleverser leur vie, et la chrétienté toute entière.
C’est là que le 13 mai 1917, vers midi, une « dame habillée de blanc » apparaît aux enfants et s’adresse à Lucia. Elle leur demande de revenir le 13 des cinq mois suivants, à la même heure, et de réciter le chapelet tous les jours pour la paix dans le monde. De retour à la maison, Jacinta en parle à ses parents. La nouvelle fait le tour du village mais l’accueil, même celui du curé, est méfiant.
Cependant, le 13 juin 1917, les enfants reviennent, accompagnés d’une soixantaine de personnes. L’apparition se présente à nouveau aux seuls enfants, à midi, se tenant sur un petit chêne vert. S’adressant à Lucia, elle insiste sur l’importance de la prière, recommande la dévotion au « cœur immaculé de Marie » et lui annonce la mort prochaine de ses cousins. Après son départ, les témoins voient le petit arbre se déployer, comme allégé d’une présence.
Le vendredi 13 juillet, la « dame en blanc » apparaît aux enfants et leur confie le fameux secret de Fátima. La foule de 4 000 personnes qui les a suivis constate des faits inhabituels, tel des éclairs ou un halo de lumière.
Le 13 août, les enfants sont retenus par l’Administrateur local, pour trouble à l’ordre public, mais les 18 000 personnes présentes voient à nouveau les phénomènes.
Le 13 septembre, l’apparition annonce pour le mois suivant la « venue du Seigneur, de Notre-Dame du Carmel et de saint Joseph avec l’Enfant Jésus ». Les phénomènes lumineux se répètent et une sorte de neige très douce effleure les 30 000 fidèles.
Le 13 octobre 1917, il pleut à torrent sur la Cova da Iria. A midi, alors que 70 000 personnes récitent le chapelet, l’apparition se présente à Lucia comme étant Notre-Dame du Rosaire, annonce la fin de la guerre et lui demande de faire bâtir une chapelle en son honneur. Et tandis qu’elle s’élève vers le ciel, la pluie s’arrête et les témoins voient le soleil se mettre à tourner sur lui-même, paraissant même se diriger vers la terre. Pendant ce temps, les enfants voient les trois apparitions promises : la Sainte Famille, Notre-Dame des sept douleurs accompagnée du Christ et enfin Notre-Dame du Mont-Carmel.
Désormais, plus rien n’arrête la gloire de Fatima. La chapelle des Apparitions est construite en 1919, puis la basilique en 1928. Celle-ci abrite les tombes de Francisco et Jacinta, morts en 1919 et 1920, béatifiés en 2000.
Morte en 2005 à l’âge de 97 ans, Lucia repose depuis peu à leurs côtés. Elle était entre-temps devenue carmélite sous le nom de sœur Lucia du Cœur Immaculé et avait pu voir son petit village d’enfance devenir l’un des sanctuaires catholiques les plus visités au monde.