Faites tout ce qu'il vous dira !
Ces paroles la mère de Jésus ouvrent la voie au premier signe de Jésus aux noces de Cana. Nous l'évoquons par deux fois dans ce numéro (pages 5 et 26-27), pour souligner la force d'intercession de Marie qui invite les serviteurs à préparer dans les jarres de pierre l'eau que la puissance de Jésus va transformer en vin : qui rend notre esprit capable de recevoir la lumière de Dieu.
J'aimerais vanter cette Parole comme l'ont fait les prophètes de l'Ancien Testament et comme le font, encore aujourd'hui, ceux qui la découvrent dans l'Evangile. Cette Parole a investi Isaïe, Jérémie, Jean-Baptiste, pour qu'ils parlent au nom de Dieu ; comme la pluie, elle ne revient pas vers Dieu sans avoir produit son effet, sans avoir exécuté ce qui lui plaît (cf. Is 55,11).
C'est pour dire cette parole aux foules, surtout aux pauvres, que saint Antoine de Padoue à consacrer sa vie. Cette parole peut, encore aujourd'hui, transformer nos cœurs. Elle a un goût amer quand on l'écoute, mais devient douce à notre palais quand on l'accepte, on la comprend et on la vit.
Face à cette Parole, nous devons nous poser deux questions : quelle place occupe-t-elle parmi l'avalanche de paroles que nous entendons dans les conversations courantes, à la télévision, à la radio, au cinéma, dans la presse, dans nos loisirs ? Quel accueil lui réservons-nous ?
Nous sommes tous d'accord, par exemple, avec l'Evangile qui nous demande de vivre l'unité et la fidélité dans le mariage, mais comment réagissons-nous face à une société qui ouvre facilement la voie au divorce, déchire les enfants entre l'amour d'un père et d'une mère séparés, voire en conflit ? Nous savons que l'homme et la création sont l'œuvre de Dieu, mais comment apprenons-nous à nos enfants à respecter leur corps et à vivre leur sexualité ; quel soin mettons-nous à ne pas défigurer la nature ? Nous croyons tous à la vie et au commandement Tu ne tueras pas , mais comment luttons-nous contre violence, les guerres, les divisions, même à l'intérieur de notre Eglise ? Nous applaudissons volontiers les voyages du Pape et les rassemblements des jeunes, mais acceptons-nous son enseignement lorsqu'il va à l'encontre des opinions courantes ou de l'évolution des mœurs ?
Faire tout ce que le Seigneur nous dit, c'est donner la priorité à sa Parole par-dessus tous les slogans de la politique, de la publicité et de l'argent. C'est être capables de transformer en profondeur notre eau humaine et souvent sans saveur en bon vin de sagesse et d'amour.