Faisons de notre conscience une maison de prière
Au mois de mars, nous lisons au troisième dimanche de Carême l’évangile des vendeurs chassés du Temple (Jn 2, 13-25). Saint Antoine transcrit ainsi le texte : « Jésus monta à Jérusalem. Il trouva dans le Temple les vendeurs de bœufs, de brebis et de colombes et les changeurs assis. Se faisant un fouet de cordes, il les chassa du Temple, et les brebis et les bœufs ; il répandit la monnaie des changeurs et renversa leurs tables, et aux vendeurs de colombes il dit : “Enlevez cela d’ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce.” » Antoine insiste sur le sens de « ma maison » qui doit devenir une maison de prière. Et c’est celui qu’il appelle « l’homme spirituel » qui doit faire de sa conscience une maison de prière.
« L’homme spirituel, après s’être retiré des affaires temporelles et de l’inquiétude de ses préoccupations, rentre dans la maison de sa propre conscience et, après avoir fermé la porte des cinq sens, se repose auprès de la sagesse pour se livrer à la contemplation des choses divines, dans laquelle il goûte le repos de la douceur spirituelle. »
Et Antoine précise les différents composants de la maison : « Tu remarqueras que la maison se compose de trois éléments : les fondations, les murs et le toit. Les fondations désignent l’humilité ; les murs, l’ensemble des vertus ; le toit, l’amour. » La leçon à retenir est que pour vivre en paix avec notre conscience et y rester en esprit de prière, il nous faut acquérir l’humilité, pratiquer les vertus et rayonner de charité.
À l’invitation de saint Antoine, laissons agir l’esprit de sagesse pour faire de notre vie intérieure un lieu de repos, de douceur et de prière. En ce temps de Carême où il faut nous convertir et vivre dans une plus grande charité, la contemplation des choses divines ne va pas nous éloigner de la vie du monde mais, au contraire, nous donnera plus de force spirituelle pour être dans le monde un élément de paix et de réconciliation dans l’amour.