Étudiants français en Terre Sainte : deuxième édition !
On ne change pas une équipe qui gagne : après la réussite d’un premier pèlerinage national des étudiants français, la conférence des évêques de France a décidé l’organisation d’une deuxième édition à l’été 2014. Au programme : visite des lieux saints, lectio divina, prière, et temps forts en diocèse, avec 2 500 étudiants de la France entière.
Yallah, c’est reparti ! Des centaines d’étudiants français fouleront à nouveau le sol de la Terre Sainte à l’été 2014. Enthousiasmés par le succès d’un premier pèlerinage en 2009, les évêques de France ont décidé en novembre 2012 de renouveler l’expérience. Une génération étudiante plus tard, les objectifs n’ont pas changé : donner la chance aux jeunes Français, catholiques pratiquants ou non, d’approfondir ou d’encourager leur foi sur la terre foulée par le Christ, leur permettre d’ouvrir ou de rouvrir leur Bible à nouveaux frais et de faire une expérience communautaire inoubliable, en diocèse et avec d’autres jeunes de tout le pays. Mais aussi de découvrir un pays où cohabitent toutes les confessions chrétiennes ainsi que les plus grandes religions du monde, dans un contexte géopolitique d’une rare complexité : « nous sommes attentifs à associer au projet les jeunes de là-bas », explique Gabrielle Belé, coordinatrice nationale du pèlerinage, qui a déjà effectué, avec toute l’équipe de préparation, un voyage de repérage qui leur a donné l’occasion de rencontrer de nombreuses personnalités locales, toutes très heureuses de la perspective de recevoir les jeunes Français.
Alors que les organisateurs s’activent depuis déjà plusieurs mois, en lien avec l’agence Terralto, partenaire logistique du projet, les premiers pronostics ont déjà été revus à la hausse, faisant monter le nombre de jeunes pèlerins attendus de 2 000 à 2 500. En 2009, la 1 800 étudiants français en même temps avait déjà fait date, comme l’un des plus importants pèlerinages s’étant jamais déroulés en Terre Sainte.
Du 23 juillet au 3 août (à un jour près selon les groupes), du désert du Néguev à l’entrée à Jérusalem, les jeunes pèlerins revivront ainsi l’attente du peuple juif, la prédication de Jésus en Galilée et en Samarie, faisant une large place à la lectio divina, à la prière des heures et à la célébration de l’Eucharistie. Comme le veut l’usage des pèlerinages en Terre Sainte, ils célèbreront tous ensemble les temps forts de la vie du Christ sur les lieux mêmes où ils se sont déroulés, en fêtant Noël au début du mois d’août à Bethléem, puis en vivant les Rameaux, la Passion du Christ et sa Résurrection dans la Ville Sainte. En dehors de ces temps forts, les groupes et diocèses marcheront séparément « pour que le désert reste autant que possible le désert ! », sourit Gabrielle Belé. Mais aussi parce que le pèlerinage n’a pas pour vocation de s’arrêter à l’aéroport de Tel-Aviv, mais bien de renforcer les liens entre jeunes du diocèse. En 2009, une grande majorité des évêques avaient accompagné leurs jeunes pendant les dix jours, beaucoup d’entre eux jouant le jeu jusqu’à camper à la belle étoile avec eux. Il y a fort à parier qu’ils seront encore nombreux cette année.
« Comme Jésus a planté sa croix, j’ai planté mon cœur sur cette terre qui est notre mère pour être abreuvée ici de son eau vive et donner à boire là où j’irai », témoignait à son retour à Lyon Marie, 19 ans, l’une des pèlerines de 2009 interrogée par le magazine Famille Chrétienne. Pour beaucoup d’entre eux, le voyage sur la terre du christ a été une expérience fondatrice, ce dont le Service National de l’épiscopat français pour l’évangélisation des jeunes a vraiment pris toute la mesure en préparant la nouvelle édition : « nous avons alors vu affluer de nombreux témoignages : après le pèlerinage, certains jeunes ont demandé la confirmation, d’autres sont retournés en Israël. Nombreux sont ceux qui, ayant vécu une expérience forte, veulent s’investir dans l’organisation du nouveau pèlerinage », affirme Gabrielle Belé. Dans certains endroits, l’aumônerie a été relancée.
Si un projet aussi ambitieux peut être mené à bien, ce n’est pas un hasard. La pastorale des jeunes connaît depuis quelques années un regain de dynamisme, sous la houlette de Sœur Nathalie Becquart, énergique religieuse Xavière et directrice du service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations, qui a entrepris un vrai travail d’unité. Depuis 2012, et un rassemblement national d’envergure à Rennes, est né le réseau Ecclesia Campus1, qui regroupe le réseau Chrétiens en Grande École, rattaché à la Conférence des Évêques de France depuis 2007, et le réseau des aumôneries, historiquement lié aux mouvements d’Action Catholique, et qui connaissait un certain affaiblissement. Il s’est donné pour mission de « Servir l’évangélisation des étudiants, leur croissance humaine et spirituelle et assurer une présence de l’Église dans l’enseignement supérieur, avec un accent sur le lien foi/études, foi/engagement, foi/solidarité ». Ses aumôniers se retrouvent au sein d’assises annuelles pour échanger leurs idées, leurs préoccupations et leurs pratiques sur un thème commun. « Les effectifs augmentent depuis quatre ans pour rejoindre environ 12 000 étudiants », expose Sœur Nathalie Becquart dans un récent livre d’entretiens2. Beaucoup entrent en contact avec l’Église après avoir vécu des rassemblements « qui permettent aux jeunes de voir une Église qui n’est pas simplement une institution mais de rencontrer des personnes qui font des proposition spirituelles adaptées à leurs attentes. […] On voit avec le recul les fruits de cette pastorales des rassemblements qui permet à beaucoup une expérience progressive de la foi », explique encore la religieuse.
Le pèlerinage en Terre Sainte va-t-il devenir, comme les JMJ pour les jeunes, l’incontournable de chaque génération d’étudiants catholiques français ? Les évêques en décideront, mais les étudiants qui le souhaitent peuvent déjà courir s’inscrire auprès de leur aumônerie ! n
1http://ecclesiacampus.fr/
2 L’évangélisation des jeunes, un défi, entretiens avec Yves de Gentil-Baichis, éd. Salvator
Divorce : vers un nouvel affaiblissement du mariage ?
Alors qu’un rapport remis début décembre à la ministre de la Justice préconise de transférer de nombreuses compétences aux greffiers, notamment le divorce par consentement mutuel, de nombreuses voix catholiques se sont élevées pour dénoncer cette nouvelle attaque contre le mariage. Dans un communiqué diffusé le 7 janvier, les Associations Familiales Catholiques (AFC) déplorent cette proposition dont l’objectif est selon elles « de désengorger la justice et réduire le coût lié à cette séparation ». Elles « tiennent à rappeler que le divorce n’est pas un acte banal, même quand il est demandé par consentement mutuel ». Selon les AFC, « une telle réforme représenterait une régression importante en matière de protection du plus faible et affaiblissant considérablement la dimension institutionnelle du mariage et en banalisant l’acte. »