Dire adieu avec l’encens
Dans toutes les religions, on fait brûler des parfums pour honorer les dieux. Dans les liturgies juives, ce geste acquiert une signification particulière.
Il signifie la prière des croyants qui monte vers Dieu en agréable odeur (Ps 140, 2), de sorte qu’on brûlait de l’encens aromatique dans le Temple sur un autel d’or, matin et soir, devant le saint des saints (partie la plus centrale du Temple de Jérusalem). Ce symbolisme est repris dans le livre de l’Apocalypse grâce au service liturgique des anges. C’est l’offrande des prières des saints devant le trône de Dieu et de l’Agneau (Cf. Ap 8, 3-5). Un encensement est rapporté aussi dans l’Évangile de Luc : Zaccharie brûle de l’encens lorsque l’ange lui apparaît pour lui annoncer la naissance de Jean-Baptiste (cf. Lc 1, 9).
Comme le geste de l’encens était mâtiné de paganisme, l’Église n’a commencé à l’employer qu’à partir du IVe siècle, et d’abord en Orient, où il demeure abondamment utilisé dans les divines liturgies.
Prières avec et pour la personne défunte
Dans les cultes funéraires, quelle signification revêt l’encensement du cercueil à la fin de la célébration ?
Comme dans le livre de l’Apocalypse, il veut représenter nos prières avec et pour la personne défunte.
L’encensement marque aussi l’honneur dont on entoure le corps des défunts baptisés, à l’instar des utilisations antiques pour glorifier les rois. Les Mages n’avaient-ils pas apporté de l’encens à Jésus, le roi des Juifs ? Et cet honneur ne peut-il pas aller jusqu’au corps mort puisque les femmes ont apporté des parfums et des aromates pour embaumer Jésus après sa mort en croix ? On peut même reconnaître dans ce geste comme l’entrée triomphale du défunt – royal par son baptême – dans le Royaume de Dieu, la cité du Roi qui nous attend dans le palais de son amour.
Tout rite recèle des significations multiples, indiquant la richesse de nos liturgies, notamment celles qui entourent la mort des croyants ou plutôt leur entrée dans le royaume de la Pâque définitive.
Après le concile Vatican II, une période de simplification de la liturgie a parfois appauvri les signes extérieurs. Aujourd’hui, nous retrouvons heureusement leur signification, en particulier pour l’encens autour du corps des défunts, surtout quand il est associé à l’aspersion d’eau bénite. Finalement, tout concourt à nous rappeler notre destinée éternelle à la suite du Christ mort et ressuscité.
QUIZ
1. Dans quel Évangile est-il fait mention d’un encensement ?
a. Matthieu
b. Luc
c. Jean
2. Pourquoi les chrétiens se sont-ils mis à encenser les corps des défunts ?
a. Pour purifier l’atmosphère
b. Pour imiter les cultes païens
c. Pour manifester leur foi en la Résurrection
3. Quel sens le geste de l’encensement d’un cercueil a-t-il dans la liturgie actuelle ?
a. Honorer le corps de la personne baptisée
b. Faire monter vers le ciel nos sentiments de regret
c. Parfumer l’église
Réponses :
1.b - 2.c - 3.a