Christ médiateur
La Parole de Dieu
O Dieu, notre protecteur, vois,
regarde la face de ton Christ.
Mieux vaut un jour en tes parvis
que mille dans ma liberté
(Ps 84, 11).
La Parole de saint antoine
Dieu, notre protecteur, vois, regarde le visage de ton Christ. Heureux les yeux qui verront le visage du Christ. Ce visage que les anges désirent contempler, ils le verront glorieux dans le parvis de la Jérusalem céleste.
Dieu, notre protecteur, vois, regarde le visage de ton Christ. Ne regarde pas, Père, nos péchés ; regarde la face de ton Christ qui, à cause de nos péchés, a été souillée de crachats, enflée de gifles et de larmes, pour nous réconcilier à toi, nous, les pécheurs.
Pour nous obtenir le pardon, il t’a montré sa face, afin que tu la regardes et en la regardant, tu te montres propice envers nous qui avons été la cause de sa Passion.
Pour aller plus loin
Le Christ Médiateur aura pitié de l’homme, parce que de l’homme il a pris la condition.
Il dit lui-même : « On ne trouvait aucun homme juste qui puisse intercéder auprès de Dieu pour les hommes, je me suis donc fait moi-même homme pour intercéder en faveur des hommes. Et c’est parce que je me montre comme homme, que je peux intercéder pour les hommes à la manière d’un homme. »
Sont donc heureux ceux qui à présent voient, par la foi, celui en qui toutes les générations sont bénies. En attendant de le voir face à face dans la gloire céleste, et d’entendre ces paroles : Venez, les bénis de mon Père (Mt 25, 34).
Ce passage qui commente le chant d’entrée du 13e dimanche après la Pentecôte, et introduit la parabole du Bon Samaritain (Lc 10, 23), conclut et synthétise, sous forme de prière, l’explication de cette parabole et en particulier la grande et belle vérité que, pour nous, chrétiens, le vrai Bon Samaritain c’est Jésus Christ.
Et ce pour trois raisons :
- Jésus est capable de soulager toutes nos blessures et de guérir toutes nos maladies pour les avoir éprouvées lui-même dans sa chair, dans sa condition d’homme.
- Il est notre Médiateur auprès du Père, parce qu’il peut se présenter devant lui avec le prix qu’il a payé pour nous sauver : c’est par son sang qu’il a fait de nous ses frères et Fils de Dieu et lorsqu’il présente au Père ses blessures celui-ci ne peut ne pas en être touché au plus profond de lui-même.
- Enfin, il est le seul représentant de la condition humaine qui soit vraiment juste et sans péché, donc entièrement agréable au Père.
Ces passages qui transposent sur le plan affectif des affirmations de foi ponctuent les Sermons de saint Antoine et produisent un double effet : ils traduisent en émotions, en plaintes ou en chants de joie ce qu’Antoine lui-même a su tirer de l’Ecriture par sa réflexion personnelle et ses moments de contemplation ; ils touchent non seulement l’intelligence mais le cœur de tout auditeur et amènent à la conversion. C’est peut-être là que réside la raison de son succès auprès des foules.
Qu’il puisse, aujourd’hui encore, nourrir notre foi et notre vie spirituelle !