Ce n'est qu'un...

 ... Au revoir ! Nous le chantions à la fin des vacances ; ou d’un camp scout, d’un voyage ; ou encore d’une session d’études, de travail, de projets pastoraux. Parfois, il y avait une suite ; le plus souvent, il nous renvoyait à une autre rencontre, celle du Seigneur, à la fin des temps... Mais le cœur y était, chargé d’émotions fortes, de souvenirs inoubliables, d’amitiés…

Le moment est venu, pour moi aussi, de dire "au revoir" aux lecteurs du Messager, après près de 45 ans de bons et loyaux services. Bons ? A vous d’en juger ! Loyaux ? Je peux moi-même en témoigner. A l’égard de saint Antoine, tout d’abord, dont j’ai essayé de transmettre la force du message d’amour et de fidélité à la parole de l’Evangile, ses écris, sa spiritualité, sa doctrine, par-delà l’image, par trop réductrice, du "saint des objets perdus". Objets perdus, oui, mais lesquels ? Une clé de voiture, un dossier d’affaire, la santé, ou plus profondément, la foi, la confiance dans la vie, la personne aimée, la vie d’un être cher, Dieu ? La recherche de ces "biens perdus" peut remplir une vie, et saint Antoine nous guide, j’en suis sûr, nous accompagne, nous donne la confiance et la force pour continuer, à chercher et à trouver.

A l’égard aussi de vous tous, chers lecteurs de langue française. Nous avons beaucoup échangé entre nous et votre fidélité, votre attachement, le partage des joies, des soucis quotidiens et des peines, ont créé un lien dont Dieu seul, qui connaît nos cœurs, peut apprécier la profondeur et la force. Nous étions plus de 40 000 en 1970, puis l’âge, les deuils, les événements, l’évolution des idées et de la société, les changements culturels, les problèmes intérieurs à notre Eglise, font que Le Messager, pour continuer, a de plus en plus besoin de vous. Vous l’avez toujours merveilleusement soutenu, et généreusement aidé, ainsi que ses initiatives de charité envers les orphelins, les handicapés, les pauvres du monde. Le Messager est, pour la famille religieuse des Frères Mineurs Conventuels de Padoue qui en est responsable, et pour toute la famille antonienne, la "voix" de saint Antoine dans le monde et dans l’Eglise d’aujourd’hui. Continuez à le faire vivre. Engagez-vous à le faire connaître, à accroître le nombre de ses abonnés et amis, car c’est par lui qu’il poursuit, parmi les hommes, les femmes, les ouvriers, les jeunes et les savants d’aujourd’hui, son amour pour le Christ et pour les pauvres, ses préférés.

Si saint Antoine est devenu, jusqu’à présent ma passion – je le dois en particulier à ma formation auprès de sa tombe à Padoue, et à l’héritage de foi et de culture de tous ceux qui nous ont précédés – il le restera : à travers la prière, bien sûr, mais aussi par les ouvrages, les articles, les échos que je pourrais partager avec vous, pour un enrichissement mutuel et en signe d’amitié.

Ce n’est donc qu’un au revoir, tant que Dieu nous donne foi, enthousiasme et santé.