Avec Marie, Mère de Dieu
La petite fille de Sion, bénie entre toutes les femmes, est revêtue d’un double titre. Elle est « sainte », c’est-à-dire mise à part comme chacun de nous, et elle participe de la sainteté de Dieu.
Elle est bienheureuse parce que du début à la fin de sa vie, grâce à sa conception immaculée dans le sein de sa maman Anne et à son Assomption, elle accomplit la volonté du Père et elle met la Parole divine en pratique. Elle nous communique sa sainteté, puisque nous pouvons comme elle devenir des amis de Dieu trois fois saint. Quelle transmission magnifique !
Puis elle porte dans le « Je vous salue » le titre que lui a attribué, après de longs atermoiements et hésitations, le concile d’Éphèse en 431. Elle est la Theotokos, la Mère de Dieu, puisqu’en recevant par elle sa nature humaine, Jésus le Christ unit celle-ci à sa nature divine. C’est la deuxième personne humano-divine de la Trinité que met au monde la petite femme d’Israël, ô inconcevable merveille ! Par elle, Dieu se fait homme pour que nous, êtres humains, nous devenions Dieu, en cet admirable échange (O admirabile commercium), selon le motet latin de Noël.
Prie pour nous pauvres pécheurs
Nous avons besoin de la protection de la Mère de Dieu parce qu’elle est la maman de l’humanité et la Mère de l’Église. Du haut du Golgotha, le Crucifié la confie au disciple qu’il aimait, Jean, et il nous la donne à travers lui, nous qui ployons sous le fardeau. Désormais, nous sommes appelés à l’accueillir chez nous et à nous réfugier sous le manteau de sa miséricorde, au cœur de notre petitesse.
Quand nous la supplions en notre pauvreté, nous savons qu’elle prie pour nous et qu’ainsi elle nous offre un refuge dont personne ne peut nous déloger. À travers elle, nous plaçons en Dieu notre espérance, car la joie du Seigneur est notre rempart et il met en Marie son allégresse.
Maintenant et à l’heure de notre mort
Ainsi, nous pouvons tenir la main de la Vierge, « main-tenant ». Elle ne nous abandonne jamais, car elle ne fait que réaliser l’œuvre de la Trinité. C’est aujourd’hui, maintenant, que nous trouvons en elle le secours qu’il nous faut. Avec elle, c’est toujours le moment favorable.
En parcourant les graines de notre chapelet, nous sommes ainsi entraînés dans l’ensemble des mystères du Rosaire et des étapes de la vie salvifique du Christ : les mystères joyeux et lumineux, les mystères douloureux et glorieux.
En récitant le chapelet, en nous couvrant de ce petit « chapeau » dont les statues de Marie sont revêtues, en nous blottissant dans l’humble « chapelle » de notre quartier, de notre village ou de notre chambre, nous entreprenons le voyage complet de notre trajectoire sous le regard du Seigneur, sûrs de la présence de la Vierge à nos côtés. Nous sommes rassurés car elle veille sur nous jusqu’à l’heure de notre trépas. En elle et en son Fils nous plaçons notre confiance : nous n’avons plus rien à craindre.