Avec les personnes handicapées
Notre couverture rappelle, en ce mois de mai, la présence parmi nous des personnes handicapées et l’attention que nous devons leur porter, symbolisée par la figure emblématique de Jean Vanier, fondateur de “L’Arche”, évoqué dans ce même numéro (pages 40-41).
L’année 2003 a été déclarée par les ministres européens des Affaires sociales, “Année européenne des personnes handicapées”. Trente-sept millions de personnes, frappées de handicap, moteur ou mental, sont concernées à double titre : le respect qui leur est dû en tant que personnes et “l’égalité des chances”, c’est-à-dire leur droit de jouir, dans la société – et dans l’Eglise – des mêmes droits dont jouit toute personne. Beaucoup a été déjà fait dans ce domaine, grâce aux bénévolat, aux multiples associations et aux pouvoirs publics, mais beaucoup reste encore à faire. Connaissons-nous, par exemple, les multiples formes de handicaps, leurs causes, les remèdes possibles ? Sommes-nous prêts à accepter les handicapés parmi nous, dès leur naissance d’abord et ensuite à toutes les étapes de leur développement ? Les enfants, les adolescents, les jeunes handicapés et leurs familles ont-ils peur de se montrer, de se mêler à notre vie quotidienne ? Bénéficient-ils du même traitement que les autres à l’école, au travail, dans les immeubles, à la banque, à la poste, dans les lieux de vacances, les restaurants, les hôtels, les lieux de loisir ?
Durant cette année, la médecine, les services sociaux, les gouvernements sont invités à renforcer leur coopération afin de prévenir, de limiter les situations de handicap et d’améliorer les conditions de vie des personnes handicapées. De nombreuses manifestations et rencontres sont programmées. Un bus traversera l’Europe pour sensibiliser les populations aux problèmes des handicapés. Des colloques, des enquêtes, des articles en traiteront amplement. Nous en ferons certainement écho, mais le plus important réside dans notre propre cœur.
Je voudrais, en terminant, vous livrer une pensée toute simple, mais essentielle. La personne handicapée, nous le savons, est sensible, en raison même de ses manques, au moindre geste et au moindre regard. Elle rayonne la joie si elle reçoit accueil et amour ; elle sombre dans la souffrance devant le silence et l’indifférence… Puissions-nous, comme nous le suggèrent les fondateurs du mouvement “Feu et Lumière”, Jean Vanier et Marie-Hélène Mathieu, être : lumière pour éclairer son regard ; feu pour réchauffer son cœur.